Au sud de l’Essonne, les paysages du Gâtinais sont variés : des champs de blé, d’orge et de colza à perte de vue, mais aussi, des champs de lavande, de thym, menthe poivrée, camomille, origan et d'estragon ou encore de cresson. Une richesse agricole qui se développe et s'exporte !
Le cresson de fontaine, un savoir-faire essonnien
L’Essonne est le premier producteur de cresson de fontaine en France, avec plus de 3500 tonnes par an. Sur une soixantaine de cressiculteurs répartis dans l’Hexagone, 40% sont en Essonne. Produit emblématique de la région Île-de-France, le "cresson de Méréville" se distingue des autres crucifères par son goût suave et moins piquant en bouche.
Préparer les semis, planter, récolter, entretenir les fossés, la cressiculture reste essentiellement manuelle contrairement à beaucoup d’autres secteurs agricoles. Après avoir lavé les feuilles et constitué les bottes, les camions de l’entreprise d’Olivier Barberot livrent la production à Rungis.
La grande distribution et les exportations représentent plus de la moitié du marché. En Europe, l’Angleterre et la Belgique sont les consommateurs numéro un.
Par ailleurs, les modes de consommation varient selon les pays : amateurs de soupes, les Français achètent des bottes, Outre-Manche, on préfère les feuilles en sachets pour agrémenter les grillades. Tandis qu'une poêlée mêlant lardons et petites feuilles vertes, a la préférence de notre cressiculteur.
Des céréales à la lavande, les agriculteurs réussissent à se diversifier
« A la base, nous sommes des producteurs de grandes cultures céréalières, mais nous avons voulu diversifier notre production en relançant une filière historique de la région de Milly-la-Forêt : les plantes aromatiques et médicinales », explique Thomas Palfroy, président de la coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) nommée Milly Pam. En 2017, une quinzaine d'agriculteurs se regroupe au sein de cette coopérative pour redémarrer la fabrication d'huiles aromatiques. Une distillerie commune est créée. C'est ainsi que redémarre l'aventure, jusqu'à la naissance en 2022 de la marque commune, la « Vallée des sens ».
A quelques kilomètres de là, à Boutigny-sur-Essonne, Delphine Roger Teyssedre, dont l'atelier « Au-dessus, sur l’étagère du haut » a été l'un des premiers labellisés, utilise les plantes pour aromatiser ses préparations de fruits. A déguster comme des confitures, ses préparations se composent également de sorbets, aux goûts surprenants : poire au safran, rhubarbe au sirop de fleur de sureau et cerise à la menthe poivrée de Milly-la-Forêt, composés à 70% de fruits. « J’ai toujours utilisé les plantes avec le sucré. L’alliage est surprenant mais il fonctionne très bien ! » assure-t-elle. Ces sorbets et confitures uniques sont en vente en circuit court dans les fermes et les boutiques partenaires.
Vous pourrez retrouver ces producteurs locaux et bien d'autres, au stand du Département (Hall 3 allée B n°73), durant le Salon international de l'agriculture qui se tiendra du 24 février au 3 mars 2024.
