Insertion

Tracer son sillon

Publiée le : , dernière mise à jour : 09.01.2019

Retrouver durablement le chemin de l’emploi. C’est l’objectif du chantier de réinsertion lancé par le Département jusqu'en août 2019 au domaine départemental de Méréville. Quatre Essonniens bénéficiaires du RSA y entretiennent les 58 hectares du parc, se remobilisent et reprennent confiance en eux. Reportage. 

Ce matin-là, au domaine de Méréville, quatre hommes désherbent l’une des fontaines de ce parc emblématique des jardins anglo-chinois de la fin du XVIIIe siècle. Ils participent à un chantier d’insertion lancé début septembre par le Département, dans l’espoir de retrouver durablement le chemin de l’emploi.

"Le cadre verdoyant du domaine est propice pour reprendre confiance en soi et se remobiliser", explique Nathalie Martinez, chef de projet. Et les tâches sont variées : taille des arbres du verger, tonte, petit abattage... "Beaucoup de travaux exigent de la minutie comme le contrôle et l’enlèvement délicat des fougères, du lierre et des mousses sur le Pont des Roches, cette fabrique de 1785 devant rester partiellement végétalisée. Ce serait difficile d’obtenir un tel niveau d’entretien auprès de prestataires extérieurs", indique Patrice Gagé, jardinier en chef du domaine. Ce chantier permet de préserver l’image du parc et, à travers elle, celle du Département, qui a engagé depuis l’an passé un vaste projet de revalorisation du site.

Remonter la pente

Sur le terrain, les quatre travailleurs se réhabituent au rythme de travail. Alors qu’ils bénéficiaient auparavant, comme près de 25 400 Essonniens, d’un revenu de solidarité active (RSA) - pour lequel le Département dispose d’un budget moyen annuel de 150 millions d’euros -, ils sont à présent salariés et réfléchissent à leurs perspectives. "Une demi-journée par semaine, nous les aidons à stabiliser leur situation privée, puis à identifier des formations et des débouchés potentiels en fonction de leurs compétences", explique Valérie Delemer, référente en insertion socio-professionnelle.

Certains ont déjà un avenir bien tracé. "Je me suis découvert, ici, une passion pour l’entretien des espaces verts", se réjouit Dimitri, un ancien sans-abri de 38 ans. "Ma rémunération va permettre de financer la mise à jour de mes diplômes dans la sécurité, indispensable pour retravailler dans ce secteur", confie de son côté Michel, 43 ans, soulagé de remonter la pente.

3,7 M€ du Département
Le chantier doit se terminer en août 2019 mais pourrait être reconduit l’année prochaine. "Il ne suffit plus aujourd’hui de traverser la rue pour retrouver un emploi, rappellent Guy Crosnier et Marie-Claire Chambaret, les élus du canton. C’est pourquoi le Département vient de renouveler son aide aux 35 structures d’insertion par l’activité économique pour un montant de 3,7 millions d’euros."