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A la Maison du Coudray, le théâtre en guise d’expression !

Publiée le : , dernière mise à jour : 14.06.2023

A Corbeil-Essonnes, la Maison du Coudray organisait ses portes ouvertes le mardi 13 juin. 20 résidents, atteints de troubles psychiques, logent ici. Cette structure leur permet de devenir plus autonomes et de se réinsérer dans la société. Des ateliers ont animé la journée avec, en point d’orgue, une pièce de théâtre.

« Tu aimes les boules de neige ? oui. Tu aimes les bonhommes de neige ? oui. Bon il va falloir attendre car on est en été ». Par un jeu de questions-réponses scénique, dès la première saynète, le ton est donné. À tour de rôle, deux par deux, les résidents de la maison du Coudray montent sur scène et se donnent la réplique dans de petits sketches. Au programme : humour et autodérision, des situations de vie qu’ils ont eux-mêmes créées. Car depuis le mois de septembre, accompagnés de leur metteur en scène Jean Guiet, ils répètent leurs créations. « Nous sommes partis de répliques improvisées, explique Malika, une résidente et la première à monter sur les planches. Puis nous les avons structurées ». Alors, durant trente minutes tour à tour, les duos s’enchaînent devant un public d’une cinquantaine de personnes. « J’ai eu la même exigence qu’avec des comédiens professionnels » confie le metteur en scène. Ce spectacle a aidé les uns à prendre confiance en eux et à parler face à du public tout en domptant leur peur. Si d’autres résidents ont renoncé à monter sur scène, par appréhension, ils ont participé à la création d’autres sketches qui n’ont pas été joués. « L’esprit de troupe est né à mesure des répétitions » explique Jean Guiet.

Autonomie et réinsertion sociale

Car ici les résidents décident. C’est la philosophie de l'association Alve (Accompagnement Lieux de Vie Entraide) créée en 2001 et financée par le Conseil départemental de l’Essonne. Son objectif est de permettre à ces résidents de retrouver une autonomie et de pouvoir se réinsérer aisément dans la société. « Ce sont eux qui fixent leurs propres actions. Ils sont à l’initiative de leurs activités. En septembre, je leur ai demandé s’ils iraient jusqu’au bout, explique Arnaud Grand le directeur de la Maison du Coudray. Aujourd’hui je suis très fier d’eux ». Leur détermination a parlé. Tous les mardis de 16 h à 18 h, dans la cuisine de la Maison du Coudray, ils ont travaillé en vue des représentations du mois de juin. « J’adore jouer au théâtre, j’en fais depuis 2008, explique Julien un des comédiens. Ce qui m’a plu c’est la dynamique entre nous qui a été créée ». En jouant cette pièce les résidents prouvent qu’ils peuvent faire montre d’une création piquante et décalée faisant rire un public hétéroclite.

« On a des choses à dire et à partager»

Composé de familles de résidents ou de responsables d’associations invités pour les journées portes ouvertes, le public a pu prendre la mesure du dynamisme de cette structure. « Nous avons à cœur de partager et échanger les expériences avec d’autres associations » explique Arnaud Grand le directeur. Outre la représentation de théâtre, un atelier de réalité virtuelle, Culture 360, offrait aux résidents et aux visiteurs l’opportunité de découvrir un oculus, ces fameux casques numériques. L’association Baka a projeté des films réalisés avec des personnes atteintes de handicap. La société d’art a par ailleurs prêté des œuvres d’artistes au sein de la Maison du Coudray en vue d’un projet prévu en octobre prochain. Malika, sitôt descendue de scène prévient : « Avant, on ne donnait pas la parole aux handicapés. Aujourd’hui on nous la laisse. Et attention, on la prend ! Car on a des choses à dire et à partager ».