Des idées, il y en a eu beaucoup : pas moins de 588. 588 propositions formulées par des Essonniens venus d’horizons très divers : représentants du monde économique et associatif, acteurs institutionnels, élus, agents des collectivités territoriales, chercheurs, enseignants, médecins, étudiants ou encore jeunes apprentis.
Ces forces vives de l’Essonne étaient invitées à participer, début novembre, à des ateliers thématiques, premier temps fort des Assises départementales. Une démarche participative appréciée des intéressés : «Se rencontrer, se parler, s’écouter, émettre des suggestions, donner son avis... tout cela était très constructif. J’espère que ce type de réunion sera reconduit», suggère l’un d’eux.
Intelligence collective
Comme lui, 400 personnes sont venues assister à la dernière séance de ces Assises le 25 novembre. Une matinée riche en échanges ponctuée de tables rondes, avec à chaque fois des témoins issus du monde économique ou associatif essonnien. «Nous allons analyser toutes vos propositions. Nous établirons ensuite une feuille de route et créerons un comité de suivi. À l’échéance 2017, nous organiserons de nouvelles Assises pour faire le bilan et dégager ensemble d’autres propositions», annonce François Durovray, le président du Conseil départemental.
Maison de l’Essonne, haut débit dans le Sud Essonne...
Plusieurs actions très concrètes seront d’ores et déjà lancées dès 2016 comme la création, avec les communautés de communes du Sud du département, d’Essonne numérique. Le but est de raccorder les 120 000 foyers de ce secteur géographique d’ici à 2020. «Le haut débit est un vrai enjeu, un élément structurant pour les acteurs publics comme privés, souligne Michel Bournat, vice-président chargé des partenariats avec les collectivités et des grands projets. Les intercommunalités du Nord Essonne le mettent en place progressivement. Dans le Sud, c’était plus compliqué d’où notre intervention...» En filigrane, la volonté de développer le télétravail dans une partie de l’Essonne qui ne manque pas d’atouts mais qui souffre d’un déficit de maillage de transport public.
Vivre ensemble en Essonne
Un domaine que Nicolas Méary, vice-président chargé des mobilités connaît bien. Pour lui, «les besoins des habitants de la Grande Couronne doivent être pris en compte. Il faut travailler sur les RER et sur la future ligne 18 du Grand Paris. Mais aussi encourager encore plus d’autres formes de transports comme le covoiturage». Pour le sociologue Patrick Waeles, les participants aux Assises qui se sont mobilisés en masse ont exprimé leur volonté de partager un même territoire et de vivre ensemble. Un sentiment, selon lui, encore plus fort au niveau local comme national depuis les attentats de Paris.
«À chacun d’entre nous d’agir»
«L’heure n’est plus seulement aux grands projets mais à ceux de proximité dans lesquels chacun d’entre nous peut agir, indique-t-il. Nous ne sommes pas en période de crise, nous sommes en période de mutation. Il nous faut innover...» Innover, le maître mot est lancé. Et reviendra tout au long de la matinée. «Nous devons réinventer, dans ce département pionnier, le service public du XXIe siècle qui doit être performant et lisible, de qualité et au moindre coût. Cette révolution doit être conduite par le Département», souligne François Durovray.
Réinventer, innover
Comment ? En mutualisation les moyens pour faire des économies mais aussi en regroupant, en un même lieu différents services qu’ils soient départementaux, communaux ou régionaux pour simplifier la vie des usagers. Dès l’an prochain, une Maison de l’Essonne de ce type sera expérimentée. «Même si l’Essonne a un faible taux de chômage, nous devons renforcer notre attractivité économique et créer des passerelles entre habitat et emploi, poursuit le président du Conseil départemental. Le but est de favoriser l’émergence de vrais bassins de vie. Pour cela, le Département va créer un opérateur foncier, Essonne aménagement.» Cet établissement public portera des opérations d’aménagement et de rénovation pour le Département mais aussi les communes, comme dans un premier temps la vente des bâtiments de l’IUFM (l’ex-lieu de formation des instituteurs) d’Etiolles ou la réhabilitation du collège de la Guyonnerie à Bures-sur-Yvette.
S'imposer dans la transition énergétique
Le Conseil départemental va également peser de tout son poids pour que l’Essonne devienne leader en Île-de-France dans la transition énergétique en soutenant notamment la géothermie. Autres initiatives que le Département va accompagner : l’expérimentation, en lien avec l’Education Nationale, de collège ouvert dès la classe de CM2 ou encore l’implantation d’un lycée international sur notre territoire. «Nous devons aussi donner plus de visibilité à nos grands pôles de recherche, le Genopole® à Evry et le Plateau de Saclay, précise François Durovray. L’accueil du village global de l’exposition universelle 2025 sur ce site sera une opportunité unique de nous faire connaître dans le monde entier». Et le président de conclure : «Nous avons dans nos mains, vous avez dans vos mains, l’avenir de notre département. Il est plein de ressources, plein d’énergie, plein de talent et, j’en fais le pari, plein d’avenir si nous le faisons prospérer et si ce développement profite à tous.»
* Avec le soutien de : Aéroport de Paris, Bouygues Immobilier, Carrefour, ERDF, Suez et Le Parisien.
