Ce mercredi 7 mars à l’Assemblée départementale d’Evry-Courcouronnes, les 42 élus du Département ont laissé leur siège à 42 collégiens légèrement intimidés. « Vous êtes ici chez vous, comme toutes les Essonniennes et tous les Essonniens », a déclaré en guise d’introduction Alexandre Touzet, vice-président du Département en charge de la citoyenneté, de la prévention, de la sécurité et du monde combattant. Il présidait le jury du prix Ilan Halimi, dédié à la mémoire de ce jeune homme enlevé, séquestré et torturé par le Gang des barbares, parce qu’il était juif, et laissé pour mort le 13 février 2006 à Sainte-Geneviève-des-Bois.
L’éloquence pour lutter contre les discriminations
Dix-huit ans plus tard, le racisme et l’antisémitisme sont hélas toujours d’actualité. « Ce prix, organisé par le Département depuis 2014, permet de rendre hommage à Ilan Halimi et de tirer des enseignements de ce drame, à travers des ateliers, des débats ou des représentations théâtrales dans les collèges », a rappelé François Durovray, président du Département. Cette année pour la deuxième fois, il prenait la forme d’un concours d’éloquence sur les bancs de l’Assemblée départementale, entre deux collèges : Michel Vignaud à Limours et Louise Michel à Corbeil-Essonnes.
« Nous avons coaché les élèves lors d’ateliers d’écriture et d’éloquence organisés dans leur établissement à raison de 3 séances de 2 heures. Le thème de leurs compositions était : l’éloquence pour lutter contre les discriminations. Ils pouvaient parler d’Ilan Halimi ou d’autre chose », a précisé Naïla, une des formatrices de l’association Expressions de France qui animait les ateliers.
Médaille, trophées et diplôme
Les 6 finalistes se sont affrontés au micro de l’Assemblée avec leur composition finale. Dans la salle, l’émotion était palpable. « Ilan Halimi, c’est un jeune homme qui aura vingt-trois ans tous les jours parce qu’il a été victime d’antisémitisme. » Avec son texte à la fois poignant et documenté, c’est Samuel, en 5e au collège Michel Vignaud à Limours qui a remporté le 1er prix pour son établissement. « J’ai choisi de parler d’Ilan Halimi mais aussi de Sarah Halimi et de Mireille Knoll, elles aussi victimes de crimes antisémites. Je ne savais pas ce que signifiait ce mot avant et je pensais que le racisme n’était lié qu’à la couleur de la peau. J’ai cherché le plus d’infos possible sur Internet. Mais je pense que j’ai gagné surtout parce que je suis très à l’aise à l’oral », sourit le collégien en arborant sa médaille avec fierté.
Son collège s’est vu décerner un chèque de 500 euros. « Les élèves ont été très intéressés par le sujet et j’en suis très heureux, a réagi le principal de l’établissement, François Quinio. Avec cette somme, nous allons acheter des ouvrages pour le CDI. Et nous avons aussi en projet une sortie au Mémorial de la Shoah à Paris. » Deux trophées ont également été remis en 2e et 3e prix. Enfin, tous les participants ont reçu un diplôme d’« Ambassadeur de la lutte contre les discriminations » pour continuer ce combat dans leur vie de tous les jours.
