Cinéma

Silence, ça tourne !

Publiée le : , dernière mise à jour : 23.06.2021

Le réalisateur Atisso Médessou termine sa résidence artistique en Essonne en accompagnant des élèves à tourner un court-métrage. Cette collaboration a été permise par le Contrat local d’éducation artistique soutenue par le Département et la DRAC. Le dispositif vise à développer l’éducation artistique et culturelle, en particulier vers les jeunes.

Pendant deux ans, Atisso Médessou a travaillé avec de nombreux établissements* sur le territiore. Le réalisateur essonnien a présenté son travail et conduit des ateliers de pratique avec chacun d’entre eux. Avec les enfants de l’école de Buno-Bonnevaux, le réalisateur du court-métrage doublement récompensé "Le bruit du silence", a travaillé sur leur environnement et les a invités à écrire des saynètes qui ont ensuite été jouées et filmées à deux pas de leur école. Action !

Comprendre le cinéma en pratiquant

En plus de son métier de réalisateur, Atisso Médessou est également professeur au Cours Florent Cinéma. C’est donc assez naturellement et avec beaucoup d’engouement qu’il transmet son métier. « L’expliquer, c’est revenir à des choses essentielles en évitant de tout intellectualiser. Sur des temps assez courts, je dois capter l’attention des enfants, leur apprendre certaines techniques du cinéma comme l’écriture d’un scénario et les aider à déconstruire les idées reçues sur la fabrication des films », argumente le réalisateur.

Après avoir donné des conseils et illustrer son propos, il a laissé les élèves de l’école de Buno-Bonnevaux écrire plusieurs scénarios. Celui retenu retrace l’histoire d’une pierre polie par les épées des chevaliers qui semble bien plus vivante qu’elle n’y paraît. Et comme sur un vrai plateau de tournage, les acteurs sont prêts à faire leur entrée, une caméra professionnelle est manipulée par un groupe d’enfant, une perche est tenue par un élève, une télévision est installée pour visualiser les plans et le fameux clap est prêt à annoncer les séquences. « Nous réalisons que de tourner un film ne se fait pas en une seule prise et que, derrière, de nombreuses personnes exercent un métier différent » s’exclame Nora qui tient le rôle principal.  

Transmettre d’une génération à une autre

Trois étudiants de cinéma sont également présents pour accompagner l’équipe de tournage en herbe, sous la supervision d’Atisso Médessou. Deux d’entre eux sont les anciens élèves de Sandra Galland, directrice de l’école qui accompagne sa classe. « Nous exerçons exactement de la même manière qu’avec des adultes et c’est très formateur d’être au côté des enfants » raconte Solenne, assistante réalisatrice en formation au Conservatoire libre du cinéma français. « Le dispositif CLEA offre aussi une rencontre entre plusieurs générations et le résultat est formidable » confirme Sandra Galland.

Et si des vocations ne sont pas systématiquement créées, les enfants découvrent l’envers du décor du septième art. Le dispositif du CLEA prend alors tout son sens.  « A chaque fois le constat est le même. Les enfants ressortent grandis en faisant preuve de patience et de responsabilité. Pour moi, c’est une autre façon d’enseigner pour les amener, grâce à l’art, vers une plus grande autonomie et une écoute des autres », conclut Sandra Galland.

*les collégiens de Milly-la-Forêt et Guigeville, le Conservatoire des deux vallées, la Maison en Couleur qui accueille des enfants suivis par l’Aide sociale à l’enfance, les usagers de la médiathèque de Moigny-sur-École et les élèves de CM1-CM2 de l’école de Buno-Bonnevaux