Cinéma

Oh La Vache !

Publiée le : , dernière mise à jour : 18.02.2016

Dans le nouveau film de Mohamed Hamidi, un paysan algérien et sa vache traversent la France pour rejoindre le salon de l’agriculture de Paris. Ce road movie humaniste sorti en salles le 17 février est accompagné par la musique du Haïdouti Orkestar, groupe multiculturel enraciné en Essonne. 

C’est par l’intermédiaire du célèbre trompettiste essonnien Ibrahim Maalouf que l’Haïdouti Orkestar a participé à la bande originale (BO) du film La Vache. “Mohamed Hamidi avait l’idée d’une fanfare qui déambule pour la BO de son film. Quand Ibrahim l’a rencontré pour travailler dessus, il a tout de suite pensé à nous”, raconte Sylvain Dupuis, leader du groupe et Palaisien de son état. Depuis huit ans qu’ils se connaissent, les deux musiciens collaborent régulièrement sur leurs projets respectifs.

 

Passerelle culturelle

Avec neuf musiciens et six nationalités différentes (France, Grèce, Serbie, Bulgarie, Turquie, Espagne), l’Haïdouti Orkestar offre un véritable brassage culturel. Il puise ses origines dans l’insatiable passion de Sylvain Dupuis pour les sociétés et les musiques traditionnelles balkaniques, turques et orientales.

“Il y a 20 ans, je jouais dans un groupe algéro-franco-yougoslave, Raffik et les Dupui’z, qui tournait beaucoup en Essonne”. Dès lors, le percussionniste trace son sillon dans le milieu des musiques méditerranéennes et turques, fait des rencontres marquantes et monte l’Haïdouti Orkestar en 2006. “J’ai créé une passerelle entre le monde arabe, l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest”, souligne-t-il.

En faisant vivre à son héros une aventure humaine riche en rencontres, La Vache reflète cet esprit d’ouverture à l’autre et d’interculturalité dont se revendique la formation. “Comme notre groupe, le film représente la France d’aujourd’hui dans sa diversité. Celle de l’après Black Blanc Beur. Ce mélange de culture qui fait le ciment d’une société”.

 

La scène et un nouvel album

L’Haïdouti Orkestar poursuit aujourd’hui son aventure dans le collectif essonnien de musique du monde qui l’a vu évolué (Tchekchouka) et dont le travail est soutenu par le Département. “Nous préparons également notre quatrième album. Il verra le jour dans le courant de l’année”. D’ici-là, la formation occupera la scène de la Bellevilloise (Paris) le 5 mars prochain avec son acolyte Ibrahim Maalouf (déjà complet) et celle du New Morning (Paris) le 14 avril. D’autres dates sont à l’étude, notamment en Essonne.