Patrimoine

"Le patrimoine crée de la convivialité et de la fierté"

Publiée le : , dernière mise à jour : 18.09.2023

La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du Patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité. Egalement parrain de la Fondation Essonne Mécénat, le célèbre animateur a répondu à nos questions, avant le Loto du Patrimoine 2023.

Comment êtes-vous devenu le parrain de la Fondation Essonne Mécénat lancée en 2017?

Mon amie Brigitte Vermillet, élue dans l’Essonne, m’a mis en contact avec François Durovray, président du Département. Tous deux m’ont proposé de les aider pour motiver les mécènes et j’ai accepté, parce que tout ce qui a trait au patrimoine est important pour moi. Voilà comment je me suis retrouvé à parler de Chamarande et de Méréville. Je participe à des actions de mécénat, je signe des éditoriaux, des préfaces… Je mets mon nom au service du patrimoine essonnien. À l’origine, c’était plutôt par amitié, mais ensuite je l’ai découvert par moi-même et j’ai été esbaudi par sa richesse, sa diversité, sa richesse incroyable. Au-delà des sommes qui ont été récoltées, il y aussi une prise de conscience collective, auprès des habitants et des entreprises.

Vous êtes en même temps à la tête de la Mission Patrimoine qui porte votre nom. Pouvez-vous nous en rappeler les grands objectifs?

Il s’agit d’abord d’identifier le patrimoine en déréliction, qui a vraiment besoin d’aide, sur une plateforme participative : missionbern.fr La plupart des sites nous sont proposés par des particuliers témoins qui ont vu un monument en mauvais état et nous le signalent. Nous remontons la piste, puis on la passe au tamis des délégués locaux de la Fondation du Patrimoine et des Drac. Quatre critères sont pris en compte : l’état de délabrement du bâtiment, le projet de valorisation, l’impact territorial de cette restauration pour l’économie locale et la maturité du budget. On sélectionne les projets et puis on y va !

Est-ce vous qui avez imaginé le Loto du Patrimoine?

Ah oui, s’il y a un coupable, c’est moi (rires). Je l’ai proposé au président de la République sur le modèle de ce qui se pratique en Angleterre, the National Trust Lottery, qui permet de protéger et d’entretenir les monuments. Je l’ai adapté à la loi française en rappelant aussi que le Loto avait été importé en France d’Italie par Louis XV pour construire l’église Sainte-Geneviève qui est notre Panthéon et l’École Militaire. J’ai pensé que ce que le Loto avait permis de construire au XVIIIe  siècle, le Loto pouvait le restaurer aujourd’hui.

Cinq sites en péril identifiés par votre Mission se trouvent en Essonne?

Oui et il y en aura un sixième annoncé début septembre*. Chaque année, 18 sites emblématiques régionaux annoncés en mars figurent sur les tickets de grattage du Loto du Patrimoine. Fin août ou début septembre, on annonce 100 autres sites, un par département. Pour l’Essonne, c’était la chapelle Saint Blaise-des-Simples à Milly-la-Forêt en 2022, le château de Montagu à Marcoussis en 2021 et auparavant, les miroirs d’eau de Méréville, le parc Boussard à Lardy et la basilique de Longpont-sur-Orge.

Que diriez-vous aux Essonniens à l'occasion des Journées du patrimoine pour leur donner envie de découvrir et de protéger leur patrimoine local?

Quand on a la chance d’avoir un tel patrimoine, très divers, avec des maisons d’artistes, Foujita, Cocteau, Caillebotte, des châteaux, des églises, du patrimoine du XXe  siècle, c’est en le visitant qu’on le protège. Il ne faut pas que le patrimoine soit abandonné. Plus vous le visitez, plus vous participez à sa sauvegarde. Le patrimoine crée de la convivialité et de la fierté chez les habitants dans le vivre-ensemble. Ce ne sont pas que des pierres. Derrière, il y a des femmes et des hommes qui y vivent, l’entretiennent et qui apportent de la richesse à ces villes et villages.

* Il s'agit de cinq kiosques en bois centenaires du Centre Hospitalier de Bligny à Briis-sous-Forges, typiques de la Belle Epoque et construits au début du XXème siècle, au temps où l'hôpital soignait les tuberculeux. Le projet sélectionné cette année par le Loto du Patrimoine prévoit de restaurer entièrement ces constructions originales : le sol, la charpente et le toit.