Patrimoine

Corbeil-Essonnes et son patrimoine industriel

Publiée le : , dernière mise à jour : 21.08.2023

Avec ses Grands Moulins à la confluence de la Seine et de l'Essonne et ses usines au cœur du centre-ville, Corbeil-Essonnes offre l'image d'une cité profondément marquée par son histoire industrielle. Retour vers le passé.

Corbeil, au nord, était davantage un lieu de politique et de commerce par rapport à Essonnes au sud, qui était plus agricole mais avec plus d'espace. Malgré leurs différences, il fut de tout temps difficile de les dissocier bien qu'il fallut attendre des années avant de les fusionner. La première trace de cette volonté se trouve dans les cahiers de doléances des habitants de Corbeil en 1789 mais ne s’est concrétisée qu’en 1951 !

L’eau, un rôle majeur dans l’histoire de la ville

Les moulins sont la meilleure illustration de l’utilisation de la force hydraulique dans la ville . Dès le XIIe siècle, ils deviennent officiellement moulins du roi. A partir du XVIe siècle, nombreux sont ceux qui vont s’installer sur les bords de l’Essonne. Leurs activités seront très variées : on y trouvera des étoffes, de la laine, des pièces de drap, du papier ou de la farine. La tour des Grands Moulins est construite en 1893 par le célèbre architecte Paul-Emile Friesé, à qui l’on doit de nombreux bâtiments industriels. Cet édifice sera d'ailleurs inscrit aux Monuments historiques.

Mais Corbeil c’est aussi à l'époque de grosses filatures de coton, des tanneries, le début des imprimeries (création de la première machine à papier continu par Louis-Nicolas Robert), une importante poudrerie, un atelier de monnayage et des « manufactures royales » ou l’on travaille le fer, l’acier ou le fil de cuivre.

Le XIXe siècle et ses bouleversements économiques

C’est au milieu du XIXe siècle que la vie va vraiment changer dans les deux villes. En 1840, la voie du chemin de fer reliant Corbeil à Paris est ouverte, la Seine est rendue navigable en toutes saisons. L’industrie de la métallurgie s’implante à Corbeil et Essonnes. Cela permet aussi l’accroissement toujours plus important de l’industrie locale, avec l’ouverture de filatures par Christophe-Philippe Oberkampf, de la seconde papeterie d’Essonnes par Aymé-Stanislas Darblay, de l’imprimerie de Louis Simon Crété, des sucreries puis des usines de chemin de fer de Paul Decauville et enfin de la féculerie de Paul Doittau. L’ancien moulin à poudre est même transformé en fabrique de magnésium. A la fin du siècle, la ville posséde alors cinq ports de commerce !
Des organisations syndicales sont également créées. A partir du début du XXe siècle, les conflits du travail vont se multiplier : les ouvriers ne veulent pas uniquement de meilleurs salaires  mais exigent surtout de meilleures conditions de travail et la modification des règlements trop archaïques. C'est le début d'un nouveau monde ouvrier.

Les Frères Galignani, les bienfaiteurs de Corbeil


Sur la place de l’hôtel de ville, une imposante sculpture représente deux hommes : les frères Galignani. Pour la petite histoire, John-Anthony et William ont vécu durant le XIXe siècle et ont fait fortune dans le monde de l’édition à Londres. Cette fortune, les Galignani la partagèrent avec la France. La ville de Corbeil-Essonnes peut en témoigner; entre 1873 et 1883, Antoine, comme il est nommé en France, et William ont œuvré à la modernisation des infrastructures sanitaires de la ville. Ces philanthropes ont fait d’importantes donations qui ont ainsi permis à la ville de financer des établissements de santé tels qu’un hôpital, un hospice, des structures d’enseignement comme l’école de filles, ou encore l’orphelinat de la ville.