En cette fin d’été c’est l’effervescence dans les deux Bibliothèques Sonores de l’Essonne, à Évry-Courcouronnes et Orsay. C’est la période des prix littéraires et les bénévoles donneurs de voix redoublent d’efforts pour enregistrer les nouveautés et les mettre à disposition des personnes empêchées de lire en raison d'un handicap visuel, moteur ou cognitif. « Nous proposons ce que les audio-lecteurs attendent et en ce moment nous mettons en téléchargement tous les nominés des prix littéraires. Parallèlement il faut aussi enregistrer les nouveaux ouvrages scolaires », explique Christian Roumilhac, délégué régional des Bibliothèques Sonores d'Ile-de-France.
Un fonctionnement bien rôdé
Ces établissements s’appuient, principalement, sur des donneurs de voix réguliers. « Donner sa voix est une activité très valorisante et nous avons plutôt pléthore de candidats » poursuit Christian Roumilhac. L’exercice n’est pourtant pas aisé. Ne pas avoir de défaut de voix et maîtriser les outils informatiques, pour savoir utiliser le logiciel de traitement de son, sont des prérequis. Il faut aussi être très appliqué. « Il faut d’abord effectuer une lecture rapide pour s’imprégner des personnages. Il y a ensuite l’enregistrement en lui-même. À la fin de chaque séance il faut vérifier son travail. Quand l’ouvrage est terminé, il faut une révision complète pour répondre à une charte de qualité. Au total, un enregistrement représente de trois à cinq fois le temps moyen de lecture», précise Christian Roumilhac. Les donneurs de voix les plus entraînés enregistrent de deux à trois livres par mois.
Aux côtés des donneurs de voix, il y a les donneurs de temps. Ils sont indispensables au bon fonctionnement des bibliothèques en assurant des tâches de gestion et de contrôle de la qualité des enregistrements. Ils guident aussi les audio-lecteurs dans leur choix de livres.
Gratuit et consultable en ligne
En Essonne, un peu plus de 300 audio-lecteurs, dont une majorité de jeunes et de scolaires, bénéficient de ce service gratuit. « L'audio-lecteur a accès au téléchargement sur notre portail internet. Nous diffusons aussi par CD pour les personnes qui ne pratiquent pas l’informatique », détaille encore Christian Roumilhac. Soutenues par le Département, les Bibliothèques Sonores essonniennes ont mis à disposition près de 2500 documents sur les huit premiers mois de l’année.
