Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir assistante familiale ?
J’avais déjà travaillé avec des enfants dans des écoles puis une crèche, avant de monter ma propre entreprise de commerce. Je gagnais bien ma vie et voyageais beaucoup. Mais un jour dans une fête, j’ai rencontré une femme qui accompagnait un enfant autiste en tant qu’assistante familiale. Ça m’a touchée car je m’étais occupée pendant des années de mon petit frère handicapé. Je me suis dit que c’était le métier que je voulais faire pour aider à nouveau des enfants en difficulté, en me spécialisant dans l’accueil des jeunes handicapés.
Comment l’êtes-vous devenue ?
J’ai fait ma demande à la MDS de Ris-Orangis où je vis, puis j’ai obtenu mon agrément en six mois après des visites à mon domicile et des entretiens avec des psychologues, éducateurs, assistantes sociales… Avant l’accueil du premier enfant - qui est toujours chez moi 10 ans après -, j’ai suivi une formation du Département de 60 heures et une autre plus longue de 300 heures en alternance. C’était comme des études, avec stylo et cahier, où des psychologues, des éducateurs, des médecins et des infirmières nous apprennent ce qu’est la protection de l’enfance, comment accueillir un enfant selon son âge… Ces professionnels nous accompagnent ensuite au quotidien.
Quelle est votre mission auprès de ces enfants ?
Ces enfants ont été retirés de leur famille d’origine et placés dans une famille d’accueil après une histoire dure qui provoque de la souffrance et de l’angoisse. On peut donc s’attendre à tout, des crises, des problèmes psychologiques. Je travaille avec bon coeur et avec la joie d’aider pour leur donner de la stabilité, des soins, l’éducation, l’amour, la chaleur familiale et un cadre.
Conseillerez-vous votre métier à quelqu’un qui cherche aujourd’hui un emploi ?
Oui, car il y a beaucoup d’attente pour ces jeunes, beaucoup de départs à la retraite et il faut des familles pour les accueillir. Si quelqu’un a de la patience, l’amour des enfants, le sens d’aider, s’il est souriant et qu’il sait accueillir un jeune avec toutes ses difficultés, oui il peut faire ce métier.
Vous préférez le terme d’assistante familiale ou famille d’accueil ?
Famille de coeur plutôt ! (rires) Oui c’est un métier de coeur. Tous les enfants que j’ai accueillis m’appellent maman ou tata d’amour et je garde le lien avec tous. S’ils ont un problème, je suis toujours là.
* Un assistant familial accueille à son domicile un ou plusieurs enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
