Santé

Le vaccin contre le papillomavirus arrive au collège

Publiée le : , dernière mise à jour : 17.10.2023

Du 5 octobre au 23 novembre, le Département de l’Essonne propose la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) à tous les collégiens et collégiennes de 5e. Gratuit et non obligatoire, ce vaccin permet de prévenir jusqu’à 90% des infections HPV, à l’origine de lésions et/ou de cancers. Explications.

Avec plus de 150 types, les papillomavirus humains (HPV) sont très courants et se transmettent principalement par contact sexuel. Ils infectent la peau et les muqueuses, causant des lésions bénignes ou malignes. 80% des hommes et des femmes y sont exposés au cours de leur vie. Dans environ 90% des cas, l’infection disparaît en 1 à 2 ans. Cependant, dans 10% des cas, elle persiste, créant des lésions précancéreuses au col de l’utérus pouvant évoluer en cancer après 10-15 ans. Les HPV peuvent aussi causer des cancers du pénis, de l’anus, de la vulve et du vagin, ainsi que des verrues anogénitales communes chez les hommes et les femmes.

Eradiquer ce virus

En France, 6 000 cancers et 30 000 lésions précancéreuses dus au HPV sont diagnostiqués chaque année, entraînant 1 100 décès. Cependant, un vaccin contre les papillomavirus existe depuis 2006 et pourrait conduire à l’éradication de ce virus. Ce vaccin permet de prévenir jusqu’à 90% des infections HPV à l’origine de lésions précancéreuses et de cancers et est l’une des rares protections contre ces maladies. Avec plus de 300 millions de doses administrées dans le monde depuis 10 ans, les études et les surveillances internationales soutenues par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) attestent de la sécurité et de l’efficacité de ce vaccin. En Australie par exemple, l’un des premiers pays à avoir introduit un programme de vaccination contre le HPV, la proportion de jeunes femmes de 18-24 ans infectées par les papillomavirus à l’origine de cancers du col de l’utérus est passée de 28% en 2005 à 2,3% en 2012. Une étude récente a même estimé que le cancer du col de l’utérus pourrait être éliminé dans ce pays d’ici vingt ans.

Avant les premiers rapports sexuels

Recommandée en France depuis 2007 par la Haute autorité de santé pour les filles de 11 à 14 ans, la vaccination contre les HPV l’est aussi depuis 2021 pour les garçons, qui peuvent également être infectés et transmettre le virus. Le vaccin doit être administré avant les premiers rapports sexuels car il est particulièrement efficace quand les jeunes n’ont pas encore été exposés au HPV. Afin d’améliorer la couverture vaccinale (moins de la moitié des adolescentes françaises étaient vaccinées en 2021), une campagne de vaccination gratuite contre les papillomavirus a été lancée début octobre dans près de 7 000 collèges pour les élèves de 5e.

Accord des parents

En Essonne, le Département propose cette vaccination à tous ses collégiens et collégiennes des classes de 5e, en partenariat avec l’Agence régionale de santé, la CPAM et l’Education nationale. Cette vaccination, gratuite et non obligatoire, se fait sous réserve de l’accord des parents. Organisée par la Direction de la protection maternelle infantile et de la santé (DPMIS), elle se déroule au sein de chaque collège du 5 octobre au 23 novembre 2023. La 2e dose sera administrée au printemps 2024 selon les mêmes modalités.