Aéroport

Embarquement immédiat...pour Orly

Publiée le : , dernière mise à jour : 21.03.2018

Il en faut plus que le froid hivernal pour arrêter les curieux et les fans d’aviation. Ce mercredi de février, dans le hall d’accueil de la maison de l’environnement d’Athis-Mons, 25 personnes s’apprêtent à effectuer une visite pas comme les autres. Celle de la plateforme aéroportuaire d’Orly. 

Enfants, parents, groupes d'amis… c’est une troupe éclectique qui s'apprête à monter dans le bus qui va déambuler au pied des pistes et des aéronefs. Catherine, notre guide, donne le ton. "La maison de l’environnement vous souhaite la bienvenue à bord de son bus. Tonio sera notre commandant de bord et aucun masque ne tombera en cas de dépressurisation". L’ambiance sera décontractée.

Premier arrêt de ce périple de deux heures, la gendarmerie de l’aéroport. "Une étape indispensable pour passer les contrôle de sûreté", lance la guide. Le temps d’échanger nos pièces d’identité contre des badges visiteurs et le bus peut repartir vers le point d’accès à la plateforme.

Une véritable ruche

Une fois les contrôles de rigueur passés – y compris le bus qui est inspecté avec minutie - notre drôle d’équipage s’approche enfin des pistes. L’occasion pour Catherine de décrire le ballet parfaitement réglé des avions parqués sur le tarmac. "En tant que gestionnaire d’aéroport, ADP Group veille à ce que chaque compagnie bénéficie équitablement de nos services. Organiser le stationnement des avions en escale ici est une partie de Tetris qui se joue six mois à l’avance".

Direction ensuite la caserne des pompiers d’Orly. Sur le chemin nous croisons les cuves de kérosen de l’aéroport, alimentées en continu par oléoducs depuis Le Havre. Là-bas, 90 pompiers veillent sur le site et d’énormes camions citernes à 4 essieux se tiennent toujours prêts à partir. Ces monstres mécaniques embarquent 12 000 litres de mélange extincteur et développent une accélération formidable. "En passant de 0 à 80 km/h en 20 secondes, ils nous permettent d’arriver en 2’30 sur n’importe quel point de la plateforme aéroportuaire", explique l’officier qui nous accueille. "Nous intervenons en moyenne 150 fois par an sur des avaries aéronautiques (avions frappés par la foudre, fumée dans le cockpit…) et 1500 fois pour venir en aide aux passagers de l’aérogare".

Des lieux emblématiques

La visite reprend. Nous apercevons au loin la Caravelle d’entrainement des pompiers et les chasses neige de l’aéroport avant de longer l’aérogare d’Orly ouest. Chargement des baguages, passerelles d’embarquement, au loin un avion décolle pour les Caraïbes…notre groupe se sent l’envie de quitter Paris.

Catherine nous ramène sur terre : "Orly ouest a été inauguré en 1971, 10 ans après Orly sud. Ses concepteurs avaient tiré les leçons de la barre de 700 m de long qui rallonge les correspondances. Ils avaient préféré des terminaux en satellites". Aujourd'hui les grands aéroports adoptent le concept du hub* qui optimise les mouvements de passagers et d’avions. Si Orly ne peut proposer une telle architecture par manque de place, un nouveau bâtiment assurera la liaison entre les aérogares existants à l’horizon 2020 pour le plus grand confort des passagers.

Après un passage aux abords du bâtiment protocolaire et des terrasses qui ont fait entrer les "Dimanches à Orly" dans la culture populaires [NDLR : il est toujours possible d’y accéder], notre promenade en bus s’est achevée par la visite de la partie la plus ancienne du site. L’ancien blockhaus laissé par les Allemands et la première tour de contrôle érigée par les Américains témoignent du passé militaire du site. "Le plateau de Longboyeau a été choisi au début de la 1ère guerre mondiale car il permettait d’avoir les pieds au sec en cas de crue de la Seine. Il a servi de base aérienne pendant les deux conflits mondiaux".

Une plateforme proche des riverains

Cette incursion à l’est de l’aéroport est aussi l’occasion de prendre conscience de la proximité des pistes avec certains quartiers résidentiels de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne). "ADP Group et l’Aviation civile veillent à réduire l’impact sonore et environnemental de l’activité aéroportuaire. Dans ce cadre, le rôle de médiateur de la maison de l’environnement prend tout son sens", souligne Catherine.

Retour à la gendarmerie. Chacun rend son badge, récupère sa pièce d’identité et s’apprête à regagner la maison de l’environnement la tête remplie de souvenirs aéronautiques. "L’aéroport est un lieu fascinant. J’espère que nous avons pu répondre à toutes vos questions. En tout cas je suis certaine que nous prendrez plus l’avion avec le même regard", conclut notre guide.

 

* Littéralement, "hub" signifie "moyeu". C'est le point central d'un réseau de transport. Dans le domaine du transport aérien c'est une plateforme qui assure un maximum de correspondances et qui prend souvent une forme ovoïde.

 

Pour participer aux visites :
Inscription auprès de la maison de l'environnement d'Athis-Mons sur entrevoisins.org

Orly en bref

  • 1961 : inauguration d’Orly sud
  • 1971 : inauguration d’Orly ouest
  • 2 pistes principales de 3650 et 3320 mètres de long
  • 32 millions de passagers par an
  • 32 000 emplois liés à l’activité de l’aéroport
  • 234 453 mouvements (atterrissages et décollages) en 2016
  • 115 000 tonnes de fret en 2015
  • Avec Roissy, Orly contribue à faire de Paris la deuxième plateforme aéroportuaire d’Europe, derrière Londres.

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