Culture

Claude François, Essonnien for ever

Publiée le : , dernière mise à jour : 14.03.2023

« Le temps passe mais le souvenir reste.» Une plaque anonyme posée sur une tombe qui ne l’est pas. Bienvenue au cimetière de Dannemois où repose Claude François. Mort il y a quarante-cinq ans, l’artiste reste toujours aussi présent dans le cœur de ses admirateurs qui viennent régulièrement en pèlerinage chez lui, au moulin de Dannemois, transformé en restaurant et en musée.

Samedi 11 mars 1978, 15h15. Un flash spécial à la radio annonce la nouvelle : Claude François est mort, il s’est électrocuté dans la salle de bain de son appartement situé à Paris, boulevard Exelmans. Il n’a pas 40 ans. La nouvelle sidère la France entière. Ses fans se précipitent en bas de son immeuble pour lui rendre hommage. Quelques jours plus tard, ils prennent la direction du Sud de l’Essonne pour inhumer leur idole.

Sa dernière demeure à Dannemois

Une foule sans précédent débarque à Dannemois. À tel point que le mur du cimetière s’écroule. Jamais ce village situé près de Milly-la-Forêt n’a connu une telle affluence. C’est justement pour son calme que l’artiste y avait posé ses bagages. En 1964, en pleine gloire, l’idole des yéyés tombe sous le charme d’une bâtisse du XIIe siècle. Avec sa roue et son pont de bois, le moulin pour lequel il entreprend des travaux colossaux devient, entre deux tournées, son refuge. Elvis avait son Graceland à Memphis. Cloclo a son moulin à Dannemois, qu’il qualifiera dans une de ses chansons de « Ferme du bonheur ». 

Une piscine comme celle d’Elvis mais en mieux

Le King avait une piscine en forme de palette de peinture. Claude François se fait construire la même en plus grand – c’est d’ailleurs au bord de cette piscine qu’il écrira son légendaire tube « Comme d’habitude » - et l’équipe en enceintes sous-marines. Sauna, tennis, dépendances pour les invités… Il séjourne au moulin le week-end, donnant d’immenses fêtes où se croisent France Gall, Johnny Hallyday, Michel Sardou… les stars des années 70 ; ses enfants grandissent là élevés par leur mère Isabelle et la mère du chanteur Chouffa. Un havre de paix « où tout n’est que luxe, calme et volupté », pour parodier Baudelaire. Soucieux du moindre détail, il plante lui-même un superbe magnolia qui embellit toujours le jardin. 

Triste friche désaffectée

A la mort de l’artiste, ses dettes sont telles que sa famille doit se séparer du moulin. Vendu et laissé à l’abandon pendant des années, le moulin n’est plus que l’ombre de lui-même quand les Lescure, un couple de fans et leur fils, le visitent en 1998. Le travail ne leur fait pas peur.  

La renaissance

Ils investissent tout dans la rénovation du site qui a été vandalisé, squatté, taggué. La tâche est immense. Aux ventes aux enchères, ils rachètent des meubles d’époque pour reconstituer les lieux à l’identique. Ils font aussi l’acquisition d’objets ayant appartenu à la star qu’ils présentent dans une des dépendances transformées en musée privé supervisé par Claude François Junior, le fils aîné du chanteur. Dans la bâtisse où l’artiste vivait avec sa famille, les Lescure ouvrent un restaurant et proposent des repas spectacles animés par le sosie de Claude François. En vingt ans, le moulin – où ont été tournées de nombreuses scènes du film cultissime « Podium » de Yann Moix - est devenu un lieu de pèlerinage incontournable pour les nombreux fans de l’artiste. For ever !

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