Habitat durable

L'immeuble qui envoie du bois

Publiée le : , dernière mise à jour : 02.03.2016

Le plus grand immeuble d'Europe en bois massif est en construction à Ris-Orangis. En septembre 2016, 140 logements à loyer maîtrisé se dresseront sur les bords de Seine. La particularité de ce bâtiment nouvelle génération ? Emprisonner le CO2 et utiliser 100% d’énergies renouvelables.

Dans le nouvel éco-quartier de Ris-Orangis, les grues s’animent sur un drôle de chantier. À l’aide de panneaux de bois massif et à la manière d’un énorme jeu de construction, elles font émerger un immeuble haut de quatre étages, long de 150 mètres et vaste de 9000 m².

Stocker le carbone

Même s’ils proviennent d’Autriche, ces panneaux constitués de planches croisées et collées sous haute pression (bois lamellée contrecollé ou CLT) présentent un intérêt écologique considérable. Le bois absorbant naturellement le CO2, ils emprisonnent environ 460 kg du puissant gaz à effet de serre par mètre cube, soit autant que ce que rejette le béton. Le procédé permet ainsi à l’immeuble rissois de stocker 880 tonnes de CO2, ce qui équivaut à 88 ans d’émissions générées par le chauffage et l’eau chaude.

Ces émissions d’origine thermique sont par ailleurs limitées par le fort pouvoir isolant du bois (quinze fois supérieur à celui du béton). Un effet qu’amplifient l’installation d’une chaufferie collective à biomasse et l’utilisation de la géothermie.

Fort de cette conception, l’immeuble devient pilote du label "bâtiment bas carbone (BBCA)" et préfigure la réglementation autour de l’empreinte carbone des bâtiments tout au long de leur vie.

Chantier durable

Côté chantier, la démarche écologique très poussée du projet limite son empreinte sur l’environnement. En préférant le bois CLT au béton, les architectes ont favorisé une consommation d’eau maitrisée. De même, le procédé divise par huit la rotation des camions sur le site et les nuisances (poussière, bruit…) qui en découlent. Enfin, la facilité d’assemblage des panneaux offre des délais de construction réduits d’un tiers par rapport à un chantier traditionnel.

Si tout se déroule comme prévu, les 140 nouveaux logements des "Dock de Ris" seront livrés en juillet 2016, soit un an après la pose des premiers panneaux et sans coût supplémentaire par rapport à une construction classique.