Risques majeurs

Dans les coulisses du centre d’alerte aux tsunamis à Paris-Saclay

Publiée le : , dernière mise à jour : 29.04.2024

En cas de séisme sous-marin, le Centre national d’alerte aux tsunamis (Cenalt) installé au CEA Paris-Saclay dispose de 15 minutes pour analyser ses paramètres et mesurer le risque de tsunami pour nos côtes.

Provoqué par un séisme sous-marin, un tsunami peut se déplacer à 600, voire 800 km/h au large des côtes. Si le séisme a lieu à quelques 1000 kilomètres des plages françaises, il peut donc dévaster ces dernières moins de deux heures après son déclenchement.

Le Centre national d’alerte aux tsunamis pour l’Atlantique Nord-Est et la Méditerranée (Cenalt), lui, ne dispose que d’une poignée de minutes pour analyser ce risque et sonner le tocsin auprès des autorités. « Dans le quart d’heure qui suit la détection d’un séisme sous la mer, nous estimons les paramètres sismologiques et sommes capables de dire s’il présente les conditions pour provoquer un tsunami pouvant potentiellement toucher la France », explique Hélène Hébert, chercheuse et coordinatrice du Cenalt, installé dans l’enceinte étroitement surveillée de la Direction des Applications militaires du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) à Bruyères-le-Châtel. « Depuis les années 1960, le CEA fait fonctionner une antenne à Tahiti pour la surveillance des tsunamis dans le Pacifique et a pu monter en compétences dans ce domaine. En outre, le CEA emploie de nombreux géophysiciens et sismologues travaillant depuis de nombreuses années sur la sismologie opérationnelle », commente Hélène Hébert.

Nos côtes ne sont pas à l’abri

Le centre ne dort jamais et ses sept spécialistes se relaient pour assurer une veille 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Dans la journée, ils sont épaulés par une équipe complémentaire de cinq personnes.

Dans un local isolé des autres pièces du bâtiment, l’opérateur de permanence fait face à une batterie d’écrans. Une double alarme téléphonique l’alerte en cas d’événement sismique sous-marin. Différents outils numériques lui permettent alors de le qualifier. En cas de danger, il prévient la Direction de la sécurité civile. En consultant un de ses écrans, l’opérateur peut même lui préciser le temps que mettront les vagues pour atteindre différents points de la côte.

Des événements passés rappellent que la France n’est pas à l’abri. En 1755, un tsunami transatlantique s’était déclenché au large du Portugal. Plus près de nous, en 2003, un séisme de magnitude 6,8 en Algérie avait été à l’origine d’un tsunami qui avait balayé le littoral des Baléares et touché la Côte d’Azur, provoquant des dégâts matériels. « On peut imaginer des séismes de 7 à 7,5 au nord de l’Algérie qui auraient des effets plus marqués sur la France, avec des plages et le littoral inondés ainsi que des ports touchés par des courants et des mouvements successifs de vidange et de remplissage durant plusieurs heures », insiste Hélène Hubert.

Il est primordial de maintenir une vigilance quotidienne et d’améliorer les procédures et documentations des réflexes à adopter en cas d’alerte au tsunami. Comme le dit l’adage « il vaut mieux prévenir que guérir » pour faire face à ces événements climatiques aux conséquences souvent dramatiques.

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