Insertion et emploi

Un jardin pour reprendre goût au travail

Publiée le : , dernière mise à jour : 10.04.2019

Repiquage de framboisiers, buttage de pommes de terre et division de pieds de rhubarbe... La préparation des cultures de printemps bat son plein chez Abeilles Maraîchères ! Le jardin d’insertion situé à Crosne aide les personnes sans emploi depuis un long moment à remettre un pied à l’étrier. Reportage.

Soutenu par le Département, Abeilles Maraîchère est un jardin d’insertion par l’activité économique, lancé à Crosne en 2011 par l’association Abeilles Aide et Entraide. "Nous accueillons, pour une durée de 6 à 24 mois, une trentaine de personnes qui n’ont plus exercé d’activité salariée depuis un certain temps" explique Daisy Paolillo, responsable du site. "Beaucoup arrivent à Crosne aiguillés par les partenaires sociaux. Le travail de l'association est primordial. Grâce à elle, ces personnes retrouvent l'envie de venir chaque matin pour participer à un travail collectif qui a du sens", ajoute Michaël Damiati, le maire de la commune, qui s'est particulièrement impliqué dans le projet.

De la préparation des sols à la mise en culture, le travail ne manque pas sur les 4 hectares de terrain. "Notre démarche s’inscrit dans le respect de l’agriculture biologique avec le souhait de promouvoir semences paysannes et variétés anciennes." Autres missions, la commercialisation de la production : paniers hebdomadaires, vente directe, mais aussi partenariat avec des épiceries sociales locales. "Des visites pédagogiques sont organisées et nous accueillons, tout au long de l’année, un élève de l’école expérimentale de Bonneuil et des enfants malentendants de l’école Gatinot. Ces rencontres permettent aux salariés de transmettre les pratiques et les savoirs qu’ils acquièrent au jardin", ajoute Gwenaëlle Duchemin, directrice adjointe.

Lever les freins à l’emploi

L’expérience maraîchère est jalonnée, pour chaque salarié, d’entretiens individuels avec un chargé d’insertion. L’enjeu ? Lever les freins à l’emploi (logement, santé, addiction etc.) puis élaborer un projet professionnel. Plusieurs stages d’immersion facilitent les choix. Et pour certains, le travail au jardin est un déclic : "Le maraîchage me passionne ! Je pense m’inscrire au BPREA – production maraîchage bio", se réjouit Kevin. Même engouement pour Ibrahima, qui a dû quitter son métier dans la boulangerie pour raison médicale : "Ici, j’ai repris confiance en moi. J’ai décidé de me réorienter dans les espaces verts."

Abeilles Maraîchères enregistre une sortie dynamique pour 75 % des salariés, dont un tiers quitte les lieux avec un CDI ou un CDD de plus de six mois. Parmi les prochains défis, la mise en culture d’un jardin de plantes aromatiques, médicinales et ornementales au couvent de Yerres avec à la clé la confection de bouquets, tisanes et sirops…bons et bios !

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