Reportage

Juvisy : une fresque pour Christophe !

Publiée le : , dernière mise à jour : 25.05.2022

Le 16 avril 2020, le chanteur Christophe, Juvisien de naissance et de cœur, était emporté par la Covid-19. Un peu plus de deux ans après, la ville de Juvisy-sur-Orge lui a rendu hommage en inaugurant, samedi 21 mai, une fresque monumentale peinte sur la façade de l’espace Jean Lurçat par le graffeur, Nilko, Juvisien, lui aussi.

Haute de 9 mètres pour 8,50 de large, l’œuvre de Nilko en hommage à Christophe embellit l’espace Jean Lurçat, un bâtiment rénové il y a quelques années avec le concours financier du Département. S’inspirant d’une photo prise lors d’un concert du chanteur des «mots bleus», Nilko a peint une fresque dominée par cette couleur avec des touches de blanc. Une commande de la mairie de Juvisy qui souhaitait depuis longtemps honorer l’un de ses habitants les plus célèbres.

En raison de la crise sanitaire, la ville a dû reporter son projet. Un retard qui n’a pas effacé des mémoires juvisiennes le souvenir du chanteur dont la notoriété explosa avec la chanson « Aline ». Loin de là. Bien avant l’heure de la cérémonie, de nombreux admirateurs se retrouvent sur l’esplanade de l’espace Lurçat. Sous une tente, Nilko dédicace des gravures de ses œuvres tirées à 1 800 exemplaires par la mairie pour les offrir aux habitants. Artiste reconnu dans le monde entier, le graffeur qui travaille aussi notamment pour Joey Starr, s’est dit « très fier et heureux » d’avoir été choisi par la ville où il a grandi et où il a pu se révéler à l’école d’art Camille Lambert. Cette demande l’a également réjoui car il est fan de Christophe. Il a même dessiné la maquette de la fresque en écoutant « Les paradis perdus » …

Séance de dédicace avec le graffeur Nilko

Un bel hommage

Devant la tente, la file d’attente s’allonge, tandis qu’un orchestre de blues égrène des standards et que des curieux se mêlent à la foule pour admirer une Cadillac rose et une Oldsmobile, sorties des sixties… et du garage Restor’Cars de Ris-Orangis où Nilko a installé son atelier. Gravure en mains, un couple salue l’initiative municipale. « C’est un bel hommage. Ce qui serait bien également c’est qu’une plaque soit apposée sur la maison où il a vécu », suggèrent-ils. Principalement composé de Juvisiens de la génération de Christophe, le public prend un coup de jeune, au fil des minutes. « C’est vraiment une œuvre magnifique et, sur cette place ouverte au cœur de la ville, elle est bien placée pour attirer les regards », s’enthousiasme un trentenaire. Pour Lamia Bensarsa Reda, maire de la ville, « la disparition de Christophe a sonné comme un écho particulier pour nous Juvisiens. Les Français perdaient un monument de la chanson française mais, pour nous, c’est comme si nous perdions un ami.» Ce que ne démentira pas cette fan. « Je suis contente d’être venue d’Arpajon pour assister à cette cérémonie », confie la septuagénaire qui se rappelle avoir approché l’artiste. L’histoire s’arrête là, mais elle aurait pu être plus belle : la dame se prénomme Aline…