Qu’est-ce qu’un « tiers-lieux » ?
Isabelle Richard, directrice en charge des territoires et partenariats stratégiques à Essonne Développement : Les tiers-lieux sont des espaces innovants, partagés et utilisables de manière flexible au sein desquels les individus peuvent exercer leur activité professionnelle. Ce ne sont ni le domicile privé ni l’entreprise, ce sont des lieux tiers qui peuvent recouvrir plusieurs appellations et modes de fonctionnement. Par exemple, les centres d’affaires proposent une offre clé en main incluant des locaux meublés et équipés ainsi que des services annexes (accueil téléphonique, secrétariat…) pour une courte durée. Les télécentres sont des bureaux partagés de proximité mis à disposition de télétravailleurs permanents, essentiellement des salariés.
Grégoire Ducloud, chargé de mission : Dans la même veine, les espaces de coworking se distinguent des deux cas précédents par l’objectif affiché de développer une communauté d’utilisateurs favorisant les échanges, la création, la collaboration et les affaires. Nous y retrouvons généralement des travailleurs indépendants et des entreprises de petite taille (TPE, startups). Cet esprit de coopération tire son origine dans les hackerspaces des années 1990 où des informaticiens se retrouvaient pour développer ensemble des logiciels open source. Il existe aussi des ateliers de fabrication numérique plus communément appelés « fablabs » dans lesquels on trouve des machines industrielles pour le travail du bois, du métal, du plastique.
Et plus précisément en Essonne ? Ce sont des lieux accessibles à tous ?
Isabelle Richard : L’Essonne compte actuellement 47 tiers-lieux, tant en milieu urbain que rural. A titre d’exemple, je citerai le Bastion à Boissy-sous-Saint-Yon, le Rooftop à Viry-Châtillon, Stop&Work à Brunoy ou encore le Loma à Massy. D’autres projets sont en cours, par exemple, à Milly-la-Forêt, Lardy, Palaiseau et Montgeron. Ces espaces de travail partagés ont des caractéristiques différentes et un objectif commun : favoriser une nouvelle façon de travailler. Cette idée qui prend aujourd’hui tout son sens avec le recours de plus en plus fréquent au télétravail.
Grégoire Ducloud : Les usagers de tiers-lieux ont des profils variés et vont opter pour un type d’espace en fonction de son offre de services, de sa spécialisation ou encore de sa localisation. "Nous pensons immédiatement aux personnes qui travaillent à distance mais nous ciblons également les jeunes diplômés devenus travailleurs indépendants, les indépendants expérimentés ou en reconversion et les petites entreprises en phase de création", explique Isabelle Richard. .
Pour finir, comment intervient Essonne développement ?
Grégoire Ducloud : L’intervention d’Essonne Développement dépend du besoin exprimé par le porteur de projet, qu’il soit public ou privé. Essonne Développement peut par exemple livrer une information sur le marché, apporter une expertise et des conseils plus poussés sur le fonctionnement et l’organisation des tiers-lieux, les services à mettre en place, l’environnement économique… elle peut aussi apporter une ingénierie financière en identifiant les aides existantes et accompagner le montage des dossiers. Essonne Développement est un accélérateur, elle guide le porteur de projet dans son action, quelque soit le stade de développement.
Isabelle Richard : Soutenu par le Département, la Région Île-de-France et les intercommunalités, Essonne Développement, en promouvant ces espaces hybrides, déploie une stratégie responsable en faveur du bien-être des essonniens et du respect de l’environnement. Je pense notamment à l’équilibre vie privée/vie professionnelle et à la réduction considérable du recours à la voiture. Les tiers lieux mettent le « faire ensemble » au cœur de leur modèle, ils sont aussi une réponse à la transition écologique et à la reconquête des territoires.
