Sécurité

Les collégiens formés aux gestes qui sauvent

Publiée le : , dernière mise à jour : 17.01.2023

Protéger, alerter, arrêter une hémorragie ou faire un massage cardiaque : depuis 2018, les élèves de 5e des collèges essonniens sont formés aux gestes qui sauvent (GQS) par des sapeurs-pompiers du Sdis 91, sur leurs heures de cours. Reportage au collège Alphonse Daudet à Draveil.

Assis en demi-cercle dans leur salle de classe, sans table ni stylo, les élèves de 5e 2 du collège Alphonse Daudet à Draveil s’apprêtent à vivre un moment unique dans l’année. Ce lundi matin, la caporale cheff Christelle Grimont-Vallée, sapeur-pompier professionnel du Sdis 91*, est venue leur apprendre le B.A.-BA du secourisme : les gestes qui sauvent (GQS). « A la fin de cette formation intensive, les élèves seront tous capables de protéger, alerter, arrêter une hémorragie, faire un garrot, placer quelqu’un en position latérale de sécurité (PLS) ou faire un massage cardiaque », résume Romuald Amiot, du Groupement Volontariat et Engagement Citoyen, organisateur de ces formations, qui se déroulent dans les collèges essonniens tout au long de l’année scolaire.

« Chaque seconde compte »

Quel est le risque ? Qui est menacé ? Qui protéger en premier ? Comment supprimer le danger quand cela est possible ? Pendant 2 heures, la formatrice va mettre les élèves en situation et les inciter à réfléchir sur la façon de réagir face à telle ou telle situation d’urgence : « Quand il y a une victime, chaque seconde compte. Et avant que les secours arrivent, il y a votre action. » Par exemple, en cas de blessure au couteau, la première chose à faire est d’éloigner le couteau pour éviter de se blesser soi-même. En revanche, quand un arbre tombe sur un véhicule, inutile d’essayer de porter secours aux personnes coincées : « Vous devez par contre prendre contact avec eux, les rassurer et appeler les secours. » La priorité rester de se protéger soi-même, par exemple en cas de fumée dans une pièce en retenant sa respiration le temps de dégager une victime. Et bien sûr, alerter les secours en donnant toutes les informations nécessaires.

17, 15, 18, 112 ou 114

17 pour la police ou la gendarmerie, 15 pour le Service d’aide médicale d’urgence (Samu), 18 en cas de feu, tempête, inondations ou accidents avec des victimes… Sans oublier le 112, numéro d’urgence européen quand on se trouve dans un pays de l’UE, et le 114, numéro d’urgence par SMS ou chat pour les sourds et les malentendants, qui peut être aussi utilisé en cas d’enlèvement ou d’attaque terroriste. « Dans ce type de situation exceptionnelle, vous devez : 1/vous échapper, 2/vous cacher, 3/alerter. »

Place maintenant à la pratique. En cas d’hémorragie, les élèves apprennent à compresser une plaie manuellement, mais aussi à réaliser un pansement compressif et un garrot si les deux premières actions sont inefficaces, à l’aide d’un tissu propre et d’un crayon. En cas de perte de connaissance, si la victime respire, il faut savoir la placer en position latérale de sécurité (PLS), une position que beaucoup adoptent sans le savoir pour dormir !

Les mannequins, stars de la formation

Clou de la formation pour ces collégiens : le massage cardiaque sur des « demi-mannequins » gonflables, composés d’une tête et d’un demi-buste. « La plupart n’attendent que ce moment, qui requiert une forte participation », sourit  la caporale cheffe. A genoux devant le mannequin-victime, chacun apprend à pratiquer des compressions thoraciques au bon endroit et au bon rythme, c’est-à-dire à raison de 100 à 120 compressions par minute. « Il suffit pour cela, comme moyen  mnémotechnique, de chanter une chanson disco de circonstance : ‘Stayin' alive’ ! »

Chaque élève repartira avec une attestation de formation aux gestes qui sauvent. Verdict des intéressés à la sortie de ce cours inhabituel et interactif : « On a appris à analyser des situations d’urgence, à identifier les dangers et savoir comment bien réagir pour sauver des vies », synthétise Sid-Ali. « Le massage cardiaque était vraiment très intéressant, ça donne envie de continuer et d’en apprendre plus sur le secourisme », s’enthousiasme de son côté Louanne. Deux ans après cette initiation, tous les collégiens passent désormais le certificat de prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1) en classe de 3ème.

* Service départemental d’incendie et de secours de l’Essonne.