Assemblée départementale

Le grand témoin

Publiée le : , dernière mise à jour : 25.03.2016

Lors de sa dernière séance publique du 14 mars, le Conseil départemental recevait le premier grand témoin d’une série qui éclairera l’élaboration des politiques du territoire. Christophe Hillairet, président de la chambre d’agriculture interdépartementale d’Ile-de-France apportait ainsi des pistes de réflexions pour l’agriculture essonnienne.

Des exploitants agricoles en grande difficulté

Agriculteur dans les Yvelines, Christophe Hillairet est à la tête d’une chambre consulaire dont le périmètre d’intervention est l’ancienne Seine-et-Oise. Confronté de plein fouet à la crise sans précédent que le secteur traverse, il ne peut que constater la baisse constante du nombre d’exploitations et de terres agricoles.

Notre département, essentiellement terre de cultures (betterave, colza, blé), n’est pas épargné. De plus en plus d’exploitants déposent le bilan. En raison de la concurrence européenne et mondiale, ils vendent leurs productions moins chères que ce qu’elles leur coûtent, d’où un manque à gagner parfois fatal. Mais, Christophe Hillairet se bat : "L’agriculture est une activité économique à part entière qui crée de l’emploi. Ce n’est pas un gadget".

"L’agriculture est une activité économique à part entière qui crée de l’emploi.
Ce n’est pas un gadget"
C. Hillairet

 

Aménager le territoire en soutenant les agriculteurs

Que faire cependant pour mieux accompagner ceux qui contribuent à faire de l’Essonne une terre riche de ses contrastes ? Comment agir pour ceux qui souffrent ? Le président de la chambre d’agriculture interdépartementale d’Ile-de-France a des pistes. "On a besoin d’un appui à l’investissement : quand une exploitation démarre, on doit pouvoir la soutenir, précise-t-il. Par ailleurs, lorsque vous avez des projets d’aménagement, associez-nous à la démarche pour éviter de sacrifier des terres agricoles".

Cette proposition retient l’attention de François Durovray. Le président du Conseil départemental précise : "Les enjeux sont globaux et la France doit reprendre pied dans les négociations. Notre rôle est d’organiser le territoire. Nous devons avoir un rôle d’arbitre pour protéger les agriculteurs".

Favoriser les circuits courts et la transition énergétique

D’où l’idée de mettre en place des circuits courts, dans les cantines des collèges, en faisant appel notamment à des agriculteurs bio : "L’enjeu d’une bonne nutrition est majeur pour les plus jeunes", souligne François Durovray qui se félicite qu’une partie de l’ex base aérienne de Brétigny-sur-Orge soit dédiée au maraîchage bio.

L’institution départementale souhaite aussi intégrer les matériaux isolants qui sortent de Gâtichanvre, filière d’avenir pour l’Essonne, dans la rénovation des collèges. Le soutien à la création de gîtes, partie prenante du rayonnement touristique de l’Essonne, est aussi une aide concrète apportée par le Département, comme celle fournie aux producteurs du terroir (menthe de Milly, cresson etc.) via l’association "Les produits du terroir en Essonne" du Comité départemental du tourisme.

Interrogé sur l’usage des pesticides et leur impact sur l’environnement, Christophe Hillairet répond "nécessité de retrouver des méthodes plus durables y compris pour protéger nos agriculteurs qui sont les premiers exposés aux phytosanitaires. Mais cela doit se faire au niveau mondial. Nous sommes conscients de notre rôle sur l’environnement. C’est pourquoi nous diminuons drastiquement l’usage des pesticides. Les exploitations investissent dans la transition énergétique".

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