Cap sur la COP 21

Zhang Guangqing avait déjà foulé le sol essonnien il y a trois ans, lorsqu'il était venu visiter les entreprises de biotechnologies du Plateau de Saclay et de Genopole. "Je suis très content de revenir ici, dans ce département qui m’a fait une très bonne impression", a déclaré le vice-maire de Wuhan, devant les élus essonniens venus l’accueillir à l’assemblée départementale.

Premier objectif de cette visite officielle : la remise de "certificats d’admission" à quatre collégiens essonniens qui vont partir étudier trois mois dans un lycée de Wuhan à la rentrée (lire encadré ci-dessous). "A travers ces échanges entre établissements essonniens et wuhannais, nous espérons renforcer encore davantage la coopération entre nos deux territoires", a expliqué le numéro 2 de cette ville de 10 millions d’habitants.

Les liens avec l'Essonne ne datent en effet pas d’hier : ils ont débuté dès les années 1980 par des échanges entre l'université de Wuhan et Paris-Sud 11 à Orsay, suivis d’une coopération économique dans les secteurs des biotechnologies, hautes technologies et de l’optique en particulier. "Dans tous ses domaines porteurs, nous avons beaucoup de points communs avec votre ville, a rappelé de son côté le Président du Conseil départemental François Durovray, lors de l’audience officielle. Les dirigeants de Genopole sont d'ailleurs impatients de retravailler avec les chercheurs de Wuhan."

Mais pour sa deuxième visite en Essonne, Zhang Guangqing a aussi mis l'accent sur un sujet brûlant de l’actualité et des relations diplomatiques : le dérèglement climatique, à six mois de la conférence internationale sur le climat (COP 21) qui se tiendra en décembre à Paris. "Aujourd’hui, la question de la protection de l’environnement retient toute notre attention, a assuré le vice-maire de Wuhan, dont la ville a d’ailleurs été désignée pilote par Pékin pour les économies d’énergies et le développement durable. Nous avons beaucoup de choses à apprendre de la France et de l’Essonne en la matière".

Direction le Domaine départemental de Chamarande où la délégation chinoise a pu découvrir l’axe "Gestion durable des espaces verts" de la coopération Essonne-Wuhan. "Il s’agit d’aménager et d’entretenir des espaces naturels ou urbains en prenant en compte la biodiversité, explique Sylvain Froc, directeur d’études à la société Biotope présente pour cette visite officielle et partenaire de ce projet. C’est ce que nous avons fait pour le parc de Chamarande à la demande du département et que nous proposons désormais à Wuhan via notre filiale Feilan, implantée là-bas". Le bureau d’études Ecic, également présent ce jour-là, travaille à Wuhan sur "l’efficacité énergétique des bâtiments, des projets carbone et l’adaptation générale des villes au changement climatique", détaille son directeur d’agence, Olivier Papin. Autant de sujets qui seront au cœur de la COP 21 et qui prouvent que des mégalopoles chinoises telles que Wuhan, en plein développement, sont effectivement déterminées à agir pour limiter le réchauffement climatique. "On sent désormais une réelle prise de conscience des enjeux environnementaux en Chine", témoigne Sylvain Froc. Le rendez-vous est pris pour décembre.