Histoire Aviation

Le centre d’essais en vol de Brétigny-sur-Orge

Publiée le : , dernière mise à jour : 13.06.2023

De Port-Aviation en 1909 en passant par Ariane en 1979, les plus grands événements, exploits et hommes, qui ont marqué l’épopée de l’aviation ont un lien avec l’Essonne. Près de 115 ans après la première traversée de la Manche par Louis Blériot préparée à l’aérodrome Mondésir d’Etampes, retrouvez notre série « L’Essonne, terre d’aviation* ». Premier épisode : le centre d’essais en vol de Brétigny.

Jusqu’à l’an 2000, tout ce qui volait, en France, a été testé en Essonne. Pendant plus de cinquante ans, le Centre d’essais en vol (CEV) de Brétigny-sur-Orge a assuré le contrôle et vérifié la conformité au cahier des charges des aéronefs français. Pour la sécurité des usagers. Tout a commencé en 1937, alors que le site abritait un petit aéroclub. Acheté par l’Armée de l’air, le lieu est réquisitionné, au début de la Deuxième Guerre mondiale, par l’armée allemande qui y construit sa première piste en béton.

Un aérodrome militaire

À la Libération, en 1944, le site est choisi pour accueillir le premier Centre d’essais en vol. Une école du personnel navigant est créée en 1945, à laquelle succède, dès 1946, l’école du personnel navigant d’essais et de réception, - qui sera transféré à Istres en 1962. Au même moment, le CEV se dote d’un bâtiment destiné aux essais de télécommunications radio-radar. En 1949, il dispose de la plus grande piste d’Europe, puis d’une seconde piste, et d’une tour de contrôle. En 1953, Jacqueline Auriol est la première pilote à dépasser la vitesse du son.

Le centre d’essais en vol

Toujours dans les années 1950, le Centre d’essais en vol étend progressivement ses compétences et s’intéresse au domaine spatial. Dès 1957, il accueille le Laboratoire de médecine aérospatiale, chargé d’étudier les comportements physiologiques dans les environnements extrêmes. En s’équipant d’une centrifugeuse, le Centre permet aux pilotes, aux astronautes et à leurs équipements, d’être confrontés à des essais sous facteur de charge, une première en France. Après avoir accueilli jusqu’à 1 200 ingénieurs, techniciens et pilotes d’essai et formé plus de 2 000 personnes, le CEV de Brétigny a cessé son activité en 2000. Les essais s’effectuent désormais sur la base d’Istres (Bouches-du-Rhône).

Une base aérienne

Avant, en 1976, la Base aérienne 217 est créée. Elle occupe l’ensemble du site de 2005 jusqu’à sa fermeture en 2012. En 2001, l’A340 600, est le dernier monument de l’aéronautique française à avoir roulé sur les pistes essonniennes : l’appareil y réalise de spectaculaires tests de piscine qui ont permis de valider sa résistance à l’aquaplanning.

Hollywood à la Française

Dès 2015, le site - dont une partie est rachetée par l’agglomération Cœur d’Essonne - connaît une seconde vie. En plus d’abriter l’une des plus grandes fermes biologiques de la région et d’accueillir la Fête de l’humanité, il devient un vaste complexe dédié au tournage de films. Les atouts du lieu sont indiscutables : des espaces très vastes à 35 minutes de Paris, l'absence de nuisances sonores et visuelles, un horizon totalement dégagé… Des films comme « Aline » de Valérie Lemercier et « Eiffel » y ont été tournées. Objectif : faire de ce lieu le premier site européen de tournage.

*Avec le précieux concours des Archives départementales de l’Essonne.

L’hydrobase de Paris

Incroyable ! Évry-Courcouronnes a failli accueillir une hydrobase accolée à l’aérodrome de Brétigny. Constituée de 3 canaux de 3 à 7 km (dont le plus long, de Corbeil à Grigny), elle devait accueilli de gros hydravions avec bassins, bâtiments aéroportuaires, gare… Le projet pharaonique aurait occupé en grande partie Courcouronnes, Bondoufle, Lisses, Fleury-Mérogis et Grigny. Quand ? En 1935, alors même que l’aviation et plus particulièrement les hydravions connaissent un essor fulgurant. Face à la multiplication des traversées océaniques, le Comité des transports et le Ministère de l’air envisagent d’amener, au plus près de Paris, les passagers du vol New York/Paris, qui viennent de passer une vingtaine d’heures au-dessus de l’Atlantique Nord. Parmi plusieurs sites pressentis autour de Paris, Courcouronnes fut une des pistes les plus sérieuses.

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