L’Essonne est le premier producteur de cette crucifère en France, avec plus de 3500 tonnes par an. "Sur une soixantaine de cressiculteurs répartis dans l’Hexagone, 40% sont en Essonne", précise Malika Jodts, productrice et membre de l'association "La cressiculture essonnienne". Ce collectif est à l'initiative de la création de la marque "Cresson de Méréville" et d'une demande de labellisation IGP. Ensemble, les producteurs espèrent développer la notoriété du cresson de fontaine et obtenir le soutien de partenaires.
Une labellisation au service d'un savoir-faire essonnien
En 2012, après une saison particulièrement difficile, plusieurs exploitations ferment et la production de cresson est sur le déclin. C'est le déclic ! Créée dans les années 90, "La cressiculture essonnienne" opte pour un virage décisif et ses adhérents revoient leur copie. Avec le soutien du Conseil départemental de l’Essonne et d'autres partenaires*, ils déploient une stratégie pour relancer la filière en commençant par imaginer une marque commune. Le nom "Cresson de Méréville" est déposé à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI).
De plus, une démarche de labellisation IGP est lancée depuis plusieurs mois. A l'issue, ils souhaitent pour cet or vert, un gage de reconnaissance dans le monde entier. Le label permettrait également aux cressonniers de bénéficier de soutiens financiers importants.
Tous unis pour le cresson
Les acteurs de la filière désirent, par cette action, protéger un patrimoine agricole et faire rayonner le Département. "Cette plante, qui pousse les pieds dans l’eau, est depuis longtemps un légume emblématique de notre territoire", explique Olivier Barberot, producteur et président de l'association. A travers cette marque, ils souhaitent partager une identité forte.
"Nous sommes déjà 17 adhérents à l'association et 15 à la marque, sur les 24 cressiculteurs implantés en Essonne, souligne Elizabeth Glatre, productrice et membre de l'association. Il n'a pas été simple de se mettre d'accord sur le nom mais l’objectif est de communiquer d'une même voix sur notre culture, et au-delà de nos frontières."
Cette marque collective englobe les producteurs dans le secteur du Mérévillois, situés dans la vallée de la Juine, mais aussi dans les vallées de la Chalouette, de l’Essonne et de l’École, comme près de Milly-la-Forêt. "C’est un peu comme le sel de Guérande. Tout le monde sait que cela ne concerne pas que des producteurs implantés à Guérande mais dans un secteur géographique élargi. C’est pareil pour le cresson. Cela concerne une zone entière, qui va d’ailleurs jusqu’en Seine-et-Marne et dans le Loiret avec la commune d’Autruy-sur-Juine", indique Olivier Barberot.
Il leur faudra patienter encore 2 à 3 ans pour espérer décrocher le précieux sésame ! A suivre...
*La région, le parc naturel régional du Gâtinais et la communauté d’agglomération de l’Étampois Sud Essonne.
Dans le cresson, tout se mange, aussi bien les tiges que les feuilles !
Crue, cette plante est parfaite en salade d'hiver, en garniture d'un sandwich ou hachée dans une vinaigrette. Cuite, le cresson peut se déguster en purée ou en potage. En sirop, pesto, crème... il est déclinable à l'infini. Riche en nutriments, vitamines A, C, E, K et B9, minéraux, fer, calcium, potassium ou encore magnésium, le cresson réduit la tension artérielle, améliore la digestion, renforce le système immunitaire, prévient les maladies chroniques et le diabète et réduit les inflammations.
C'est l'un des légumes les plus sains, alors pourquoi s'en priver !
