Science et recherche

Une médecine sur mesure pour faire face au cancer

Publiée le : , dernière mise à jour : 03.05.2022

C’est en Essonne que s’invente la médecine de demain. Plus exactement aux Ulis. Dans un laboratoire unique en Europe, le géant pharmaceutique suisse Novartis développe une thérapie cellulaire innovante potentiellement capable de guérir certains cancers incurables.

Dans des pièces entièrement stérilisées, des techniciens en blouse blanche manient avec une extrême précaution des cellules prélevées sur des patients malades. Derrière leur masque se lit la concentration. L’enjeu est d’envergure. Ce laboratoire unique en Europe, inauguré en Essonne en 2019 par Novartis, est spécialisé dans la production de cellules CAR-T, une innovation majeure en onco-hématologie. Ces cellules immunitaires sont modifiées pour s’attaquer aux cellules cancéreuses. Comment ça marche ? Les propres cellules sanguines d’un patient malade sont prélevées, transformées et enfin réinjectées dans l’organisme.

Remplacer des cellules malades par des cellules saines

Les cellules modifiées se multiplient alors dans l’organisme pour lutter plus efficacement contre la maladie car elles reconnaissent et détruisent les cellules cancéreuses. « Il y a 20 ans encore nous en rêvions, aujourd’hui c’est une réalité. Il s’agit d’une médecine personnalisée, sur mesure. Les thérapies géniques et cellulaires sont révolutionnaires car elles permettent de potentiellement guérir de certaines maladies jusque-là incurables », explique d’Annabelle Merlat-Guitard, directrice médicale de la franchise hématologie et Cell&Gene de Novartis France. Thérapies de la dernière chance, ces protocoles sont appliqués essentiellement sur des patients en fin de parcours thérapeutique.

Des thérapies porteuses d’espoir

« Les résultats observés autorisent à être optimistes. Dans le lymphome, les résultats tournent à 35-40 % de guérison. Il s’agit de résultats jamais vus jusqu’ici car les patients concernés ont épuisé tous les autres traitements », détaille d’Annabelle Merlat-Guitard. La spécialiste appelle toutefois à la prudence. « Nous devons rester humbles au regard de l’espoir porté par ces thérapies : elles n’en sont encore qu’à leurs débuts .» Des recherches sont d’ailleurs en cours pour d’autres types de lymphomes, de maladies du sang ou sur des tumeurs solides pour d’autres types de cancers.