Lutte contre les discriminations

Les collégiens au cœur du débat sur la tolérance

Publiée le : , dernière mise à jour : 17.02.2021

Depuis 2014, le Département organise le prix Ilan Halimi. En raison de la crise sanitaire, le format était différent. L’action menée a tout de même permis d’aborder la lutte contre l’antisémitisme, le dialogue entre les religions et la laïcité. Après une représentation théâtrale sur la vie de Diderot, les collégiens se sont exprimés sur ces sujets

Une pièce de théâtre pour planter le décor

Avant de pouvoir débattre, les élèves des collèges Louis Pasteur à Longjumeau et Albert Camus à la Norville ont assisté à une représentation théâtrale de la Compagnie "Passeurs d’ondes". Le spectateur plonge dans l’intimité de Denis Diderot et le débat passionné qui l’oppose à son épouse.

Nous sommes en 1759, Denis Diderot est menacé de mort par le Conseil du Roi. Il écrit à sa sœur et résume les seize dernières années de sa vie : son mariage avec Antoinette contre la volonté de son père, la gêne financière, les enfants morts en bas âge... Mais aussi son insatiable curiosité, la folle aventure de l'Encyclopédie, ses réussites, sa sensualité et ses idéaux. Et surtout nous assistons à son chemin vers l'athéisme, alors qu'Antoinette demeure une fervente fidèle, croyante et pratiquante. Un long apprentissage du vivre-ensemble malgré des caractères et des consciences que tout oppose. A la fin, ils ont appris à vivre ensemble, à respecter l’autre, à devenir solidaires malgré tout. De là, les élèves comprennent que la question sur le respect des croyances est au cœur de la pièce. Ce respect qui n’a pas été respecté et a coûté la vie, il y a 16 ans, à Ilan Halimi. Le débat d’hier devient celui d’aujourd’hui et ouvre le dialogue sur les problématiques actuelles liés aux préjugés, stéréotypes et l’irrespect de l’autre.

Comprendre pour débattre

Après la représentation, le metteur en scène Lo Glasman se positionne en tant que médiateur. Pour ouvrir le débat, il pose une question ouverte "qu’avez-vous pensez de la scène où Diderot brise la statue de la Vierge Marie offert plus tôt à sa femme ?".  Les réactions sont vives, les collégiens déplorent l’irrespect du mari envers les croyances de sa femme. "Elle a le droit de croire en Dieu et lui de ne pas y croire. Il n’a juste pas le droit d’être irrespectueux comme ça envers sa femme !", répond un des collégiens. Très vite, Lo Glasman comprend que l’interprétation de cette scène met en lumière une chose importante. La confusion entre la critique de la personne en tant qu’être humain et la critique de la religion.

Certains collégiens confirment que la religion et la personne forment un tout et donc si la religion est critiquée, c’est la personne elle-même qui est critiquée. De là, les intervenants de l’association "Expression de France"* prennent part au débat et expliquent que ce sont deux choses distinctes mais que malheureusement il est difficile de faire la part des choses. Tout comme la présence des préjugés et stéréotypes sur les religions qui sont aussi des freins à la compréhension de l’autre. De nombreux échanges ont fructifiés le débat et ont permis de conclure ensemble sur l’importance d’être tolérant et de respecter l’autre.  
 

* L’association a pour objet de rendre effective la participation du citoyen au débat public, en faisant le lien avec la démocratie représentative et en relayant les différentes paroles citoyennes auprès de nos institutions nationales et européennes. Ainsi, Expressions de France apparaît comme un outil de discussions publiques et une force de propositions concrètes.