Reportage

Violences éducatives : et si on faisait évoluer les pratiques ?

Publiée le : , dernière mise à jour : 08.06.2022

A l’occasion de la journée mondiale des parents (le 1er juin), la direction de la Protection maternelle et infantile et de santé du Département a organisé une action de prévention auprès de professionnels de la petite enfance et de parents sur les 3 sites d'Evry-Courcouronnes, Corbeil-Essonnes et Ris-Orangis. Objectif : sensibiliser sur les douces violences et les Violences éducatives ordinaires (VEO).

Une exposition pour échanger

Animée par les éducatrices de jeunes enfants du secteur, une exposition d'images et de phrases courtes mais très explicites, permet aux visiteurs de se questionner, de réfléchir sur ses pratiques éducatives. Mais qu'est-ce que la douce violence ? Que signifie violence d'éducation ordinaire ? En passant d'affiches en affiches, des exemples très concrets donnent une meilleure définition. La VEO est la violence "ordinaire" (physique, psychologique ou verbale) utilisée envers les enfants à titre éducatif communément admise et tolérée. Par exemple : claque, fessée, tape mais aussi humiliations, chantage affectif. La douce violence est utilisée au quotidien. Ce sont des actes brefs et fréquents, que l'adulte pense anodins et qui mettent l'enfant dans un climat d'insécurité affective. Cela peut être des paroles blessantes, des gestes maladroits, des jugements, des a priori.

Sensibiliser sans culpabiliser et informer sans juger

"Cet événement est une première sur le secteur. Nous espérons une vraie prise de conscience et favoriser l'échange entre professionnels sur le sujet, souhaite Delphine Oxoby, chef de secteur coordination Protection maternelle infantile. Les éducatrices sont parties des différents constats sur le terrain et se sont inspirées de situations du quotidien pour réaliser les créations." L'objectif est double : faire venir les professionnels de la petite enfance, en particulier les assistants maternels, au centre PMI de leur secteur pour les sensibiliser et les rassurer sur leurs pratiques mais aussi leur donner les clés pour orienter au mieux des parents vers d'autres professionnels lorsque des situations complexes se présentent.

"Chaque acte ou mot négatif peut avoir un impact sur l'éveil et le bon développement de l'enfant. Il faut donc informer sans culpabiliser, explique Hayat Laghmouchi, chef de secteur des modes d’accueil. La douce violence, on l'a tous plus ou moins vécue dans notre enfance, mais l'idée est de se dire comment semer les petites graines pour que dans quelques années, on puisse faire évoluer les pratiques. Il faut changer les usages dans la bienveillance et le non jugement car les métiers de la petite enfance sont des métiers difficiles."

Un enfant échange avec un professionnel de la petite enfance

Une approche douce pour échanger avec les parents

Ils étaient plusieurs à avoir fait le déplacement vendredi dernier. Assistants maternels, parents, professionnels de crèches collectives, familiales, de multi-accueils... sont venus chercher des solutions simples avec une information prévenante. "Notre quotidien est truffé de douces violences... Le tout est d'en avoir conscience et qu'au niveau des équipes, chacun puisse aider un collègue qui baisserait la garde sur des formulations de consignes, des petites paroles banales tournées de manière négatives, par exemple. En venant, j'espère trouver des pistes de réflexion, des astuces pour toucher les professionnels mais aussi les familles..." affirme l'un des professionnels présent. "On ne peut pas juger il y a toujours une histoire derrière. Il faut rester dans le respect d'autrui et la bienveillance," assure une autre participante.

Beaucoup recherche un soutien pour rendre l'autre (professionnel ou non) conscient de ses gestes et paroles. Une approche douce pour échanger avec les parents.