Covid19

Les labos au chevet des hôpitaux

Publiée le : , dernière mise à jour : 21.04.2020

Face à l’urgence sanitaire, le Genopole, dont le Département est l’un des membres fondateurs, se mobilise pour venir en aide au monde hospitalier. Plus de 70 000 gants, 3000 masques, 15 000 blouses, 1000 charlottes et du gel hydroalcoolique en provenance de ses labos et entreprises ont déjà été livrés au Centre hospitalier sud francilien.

Quelques centaines de mètres à peine les séparent d’un côté et de l’autre de la RN 7. Le Genopole d’Évry-Courcouronnes, premier biocluster français dans le domaine de la santé financé à plus de 30% par le Département, et le Centre hospitalier sud francilien (CHSF) ouvert depuis 2012 à Corbeil-Essonnes, sont non seulement partenaires mais aussi voisins. Une situation géographique qui a facilité le lancement de l’initiative Genopole Solidarité depuis le début de la crise du Covid-19.

"L’objectif est de rassembler les forces génopolitaines, les laboratoires et les entreprises, dans un seul but : mettre en place des initiatives communes pour apporter notre expertise et soutien au développement de tests diagnostiques et répondre au plus vite aux besoins du Centre hospitalier sud francilien, qu’il s’agisse de matériel, de réactifs ou d’autres solutions selon leurs besoins", explique Genopole dans un communiqué.

360 000 masques récoltés dans toute l’Essonne

Grâce à la mobilisation des laboratoires et entreprises du biocluster, mais aussi de l’université Paris-Saclay, plus de 70 000 gants, 3 000 masques, 15 000 blouses, 1 000 charlottes et du gel hydroalcoolique ont déjà été livrés rien qu’au CHSF. Un stock qui devrait s’accroître avec le deuxième appel aux dons lancé en parallèle par la préfecture et le Département de l’Essonne en direction des entreprises et acteurs publics essonniens, pour récolter là-aussi blouses, sur-blouses et autres matériels indispensables aux hôpitaux et aux Ehpad (charlottes, gants...).

Le premier appel lancé le 23 mars dernier avait permis de récolter plus de 360 000 masques pour les personnels soignants de toute l’Essonne en première ligne dans cette crise."Il faut aujourd’hui poursuivre cette mobilisation et élargir la collecte. La distribution se fera à nouveau à destination des soignants, aux prises depuis le mois de mars avec le virus, mais également aux Ehpad, particulièrement touchés par la pandémie", précisent la préfecture et le Département dans un communiqué commun. 
  

Visières solidaires et robots infirmiers

Face à la pénurie de masques, un nouveau mode de protection au Covid-19 s’impose : les visières fabriquées à l’aide d’imprimantes 3D. Depuis le début du confinement, une centaine de "makers" essonniens, des particuliers mais aussi des professionnels, se sont mis à en produire eux-mêmes pour les personnels soignants. Une idée inspirée par un ingénieur de Brunoy, Anthony Seddiki, qui a lancé l’association Visières Solidaires avec le soutien d’un laboratoire de Genopole, I-Stem, où travaille son épouse. "Au début, nous lui avons passé notre stock de feuilles transparentes, puis un groupe de trois s’est mis à gérer les envois de visières", explique Cécile Martinat, qui codirige I-Stem avec Marc Peschanski.

Dans la foulée de ce mouvement spontané de fabrication, une "filière solidaire de production de visières" s’est constituée, regroupant plus d’une vingtaine d’entreprises, laboratoires et écoles d’ingénieurs. Le matériel et les accessoires (feuilles transparentes en PVC, élastiques...) sont gracieusement fournis par les entreprises et un espace logistique a été organisé pour centraliser les fournitures et les visières. La capacité de fabrication est estimée à 1 000 visières par semaine, soit environ 200 par jour. Les premières ont été livrées au CHSF mais les Ehpad, commerces et entreprises pourront aussi en bénéficier pour protéger leurs personnels en activité en contact avec du public.

Pendant ce temps chez I-Stem, une autre initiative étonnante est en phase de test : la conversion de ses robots, dédiés en temps normal aux expériences sur les cellules souches, à la réalisation de tests de dépistage du Covid-19 24 heures sur 24. De quoi soulager les hôpitaux et protéger les professionnels de santé en réduisant les contacts physiques avec les patients..