Recherche et innovation

Le plateau de Saclay en pointe sur le climat

Publiée le : , dernière mise à jour : 09.03.2016

Parmi les grands chantiers qui façonnent le visage du plateau de Saclay, ICE est l’un des plus emblématiques. Derrière cet acronyme évocateur se cache le bâtiment qui abritera fin 2017 le plus gros laboratoire français dédié aux sciences du climat et de l’environnement.

Le LSCE*, c’est LE laboratoire français dédié aux sciences du climat et de l’environnement. Le plus représenté au niveau mondial au sein du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC). 300 chercheurs et ingénieurs répartis entre le campus du CNRS dans la vallée de Gif-sur-Yvette et celui du CEA sur le plateau de Saclay.

 

Tout pour faciliter la recherche

Pourtant, pour François-Marie Bréon, son directeur adjoint, “cette répartition est un frein à la recherche. Les collègues ne se rencontrent pas assez. Par exemple, des scientifiques modélisant les changements climatiques à venir ne peuvent pas se passer des connaissances des paléo-climatologues, ces spécialistes des archives des climats du passé”. En rassemblant la communauté du LSCE, l’Infrastructure pour les sciences du climat et de l’environnement (ICE) stimule les interactions entre chercheurs de disciplines voisines, voire complémentaires.

Le bâtiment a été conçu en fonction des outils de pointe équipant le LSCE, certains nécessitant des aménagements particuliers. “Une partie de nos chercheurs étudie par exemple le magnétisme des sédiments car ce sont des marqueurs précis des évènements climatiques passés. Ils ont besoin pour cela d’une chambre isolée du champ magnétique terrestre”, explique le directeur adjoint. De la même manière, les Lidars, instruments de mesure des propriétés de l’atmosphère par laser, exigent des installations spécifiques.

ICE regroupera également l’ensemble des spectromètres de masse du LSCE, indispensables à l’analyse fine des matériaux. Grâce à eux, les scientifiques passent au crible les carottes de glace prélevées dans les calottes polaires du Groenland ou de l’Antarctique mais aussi sur les glaciers de montagne. En déterminant les différentes formes des éléments chimiques qui les composent (isotopes), ils retracent l’évolution de la température terrestre sur plusieurs centaines de milliers d’années.

 

Ouverture aux start-up

À terme, tous les instruments seront accessibles aux start-up et aux PME spécialisées dans les sciences du climat et de l’environnement. Le projet favorise en effet les liens chercheurs-entrepreneurs et dédie des espaces de travail à ces derniers. “C’est du donnant-donnant. Ils s’appuient sur nos connaissances pour se développer, nous comptons sur eux pour le financement de doctorants, de recherches appliquées ou de nouveaux équipements”.

Ce nouveau fleuron des sciences du climat s’élèvera sur le site CEA de l’Orme des merisiers (Gif-sur-Yvette) fin 2017, où il accueillera également les étudiants de l’université Paris-Saclay. “Il sera l’emblème qui manquait à la recherche française dans le domaine. Un atout pour notre laboratoire. D’autant plus que l’une de nos chercheuse, Valérie Masson-Delmotte, a été nommée coordinatrice générale de la rédaction du prochain rapport du GIEC”, conclut François-Marie Bréon.

*Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, sous tutelle du CNRS, du CEA et de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.