Recherche et innovation

Faciliter le quotidien des diabétiques

Publiée le : , dernière mise à jour : 24.06.2016

Au Génopole d’Evry, la société Diabeloop développe un pancréas artificiel pour les personnes atteintes d’un diabète de type I. Fruit d’une collaboration avec le CEA Leti*, ce dispositif électronique innovant régule leur glycémie de façon autonome, améliorant foncièrement leur qualité de vie. 

En France, 200 000 personnes souffrent d’un diabète de type I. Le pancréas ne sécrète plus d’insuline et ne régule plus le taux de sucre sanguin, ce qui peut aboutir à de sévères complications. "La pathologie se manifeste souvent avant 20 ans et tout au long de sa vie, le malade doit contrôler sa glycémie. Il se pique le doigt 5 à 6 fois par jour et si celle-ci est trop élevée, s’injecte une dose d’insuline", explique Eric Falco, chargé du business développement au sein de la société Diabeloop.

Vivre normalement

Pour s’affranchir de ces contraintes et "rendre leur insouciance aux malades", Diabeloop propose un pancréas artificiel s’appuyant sur un algorithme innovant élaboré en collaboration avec le CEA Leti*. Particulièrement discret, l’ensemble comprend un patch-capteur, une mini-pompe à insuline et un smartphone reliés les uns aux autres par bluetooth.

Le dispositif effectue des mesures de glycémie toute la journée, imperceptibles pour son porteur. Il est paramétré pour délivrer la bonne dose d’insuline au bon moment et tient compte de la physiologie du patient. En ajoutant via le smartphone des informations simples sur son repas et ses activités sportives, la personne ajuste son traitement. "Elle peut vivre normalement, sans restrictions particulières et sans craindre le malaise" souligne Eric Falco. À terme, des capteurs d’activité et d’images remplaceront la saisie de ces données et réguleront encore plus efficacement la glycémie du malade.

Outre une algorithmie très poussée, Diabeloop intègre un service de télémédecine à son pancréas artificiel. Grâce à un serveur spécifique, celui-ci envoie ses données à un personnel médical expert formé au suivi à distance des patients. Ainsi accompagné, le malade s’adapte mieux à cette nouvelle façon de se soigner et personnalise son traitement.

Se développer à l’international

La solution de Diabeloop résulte d’un travail amorcé en 2011 par le Centre d’étude et de recherche pour l’intensification du traitement du diabète (Ceritd) auquel est rattachée la startup. Cette association avait alors lancé une étude de faisabilité sur le pancréas artificiel qui avait conduit au rapprochement avec le CEA Leti pour la partie algorithmique et une première série d’essais cliniques. Prometteur, le dispositif avait laissé entrevoir une commercialisation rapide. En 2015, Diabeloop était créée pour mener le projet à maturité.

Aujourd’hui, le pancréas artificiel est en phase d’essai clinique auprès de 50 patients répartis dans 10 hôpitaux français, dont le Centre hospitalier sud francilien de Corbeil-Essonnes. Il passe parallèlement les certifications CE et devrait être prêt à la commercialisation à la fin de l’année 2017. "Nous visons la France puis l’Europe avant de nous développer sur le marché mondial". Avec une augmentation de 4% par an du diabète de type I, le dispositif de Diabeloop devrait faciliter le quotidien de nombreuses personnes.

*Le CEA Leti est un institut de recherche avancée du Commissariat à l’énergie atomique, spécialisé dans les micros et nanotechnologie pour l’amélioration de la qualité de vie.