Formation

Fabriquer des médicaments

Publiée le : , dernière mise à jour : 29.06.2015

Produire de l’aspirine ou des crèmes de soin nécessite des professionnels spécialisés. Ouvert il y a un an, l’Institut des métiers et de technologies industries pharmaceutiques et cosmétiques (IMT) d’Evry forme des étudiants, demandeurs d’emploi et salariés à ces métiers.

La France est l’un des premiers producteurs de médicaments en Europe. Environ 10 000 personnes sont recrutées chaque année dans ce secteur. Fondé par les entreprises de l’industrie pharmaceutique et cosmétique, l’IMT forme les spécialistes de la production de médicament depuis 35 ans. Plus de 4 000 personnes sont formées chaque année sur quatre sites de formation, dont un en Essonne.

Formations initiales ou cursus de perfectionnement pour des professionnels déjà en poste, cet institut de formation a la particularité de proposer des plateaux techniques reproduisant fidèlement les conditions de production en entreprise. Situé au cœur du campus Genopole, le centre d’Evry comporte une mini-unité de production permettant de s’initier à la préparation des collyres, sirops, produits injectables, des crèmes ainsi qu’une installation de bioproduction (thérapies cellulaires) et une unité de conditionnement.

Une formation polyvalente et concrète

Une fois la formule du médicament établie par l’équipe de recherche-développement, les essais effectués et l’autorisation de mise sur le marché accordée, les médicaments sont produits dans l’une des 300 usines pharmaceutiques de l’hexagone. Selon le type de médicament, la production peut être très automatisée comme pour l’aspirine ou au contraire largement manuelle comme pour les vaccins et les produits sanguins nécessitant un contrôle visuel constant. Le diplôme de technicien supérieur en pharmacie industrielle (TSPI) en un an de l’IMT forme celles et ceux qui interviennent au sein de ces chaînes de production très diversifiées.

Professionnels en reconversion ou étudiant entrant dans la vie active, cette formation rémunérée à temps plein (12 mois) ou en alternance (24 mois) reconnue nationalement attire des profils très différents. Chimiste à la recherche de nouvelles opportunités professionnelles, Djamel, 48 ans, se voit dans un emploi en rapport avec les produits sanguins. Pour Dienaba, 23 ans, issue d’un BTS sciences et techniques des aliments, le but est de travailler dans l’industrie cosmétique dont les normes sont très proches de l’industrie pharmaceutique.

L’IMT d’Evry permet d’entrer de plain-pied dans l’univers professionnel grâce à des mises en situation professionnelle et des formateurs, tous issus de l’industrie pharmaceutique. "Dans mon précédent métier de chimiste, on se protégeait des substances, dans l’industrie pharmaceutique, c’est les produits que l’on protège de la contamination" remarque Djamel non sans humour. Un stage de six mois en entreprise avec rédaction d’un mémoire valide ce cursus polyvalent. Adaptée aux besoins des entreprises, cette formation permet aux élèves de s’intégrer facilement sur le marché du travail.

Du côté des machines

Produire des médicaments, c’est aussi assurer la fiabilité d’équipements de production particulièrement complexes. La formation de technicien spécialisé en maintenance des équipements pharmaceutiques et biotechnologiques (TSMEB) proposée également par l’IMT forme des spécialistes pour réparer les pannes, entretenir et proposer des améliorations de fonctionnement.

Réparer des balances contrôlant le remplissage de flacons de cosmétiques ou nettoyer un mélangeur de substances actives d’un médicament, les tâches sont variées. "Ce n’est pas parce que l’on travaille en blouses blanches et charlottes que l’on n’a pas les mains dans le cambouis" explique Elie Jouret en formation TSMEB en alternance. Après un DUT de technicien de maintenance, ce jeune de 23 ans a décidé de se spécialiser dans l’industrie pharmaceutique.

La manipulation de substances mettant en jeu la santé des consommateurs implique des normes d’hygiène et un suivi spécifique. Certains produits comme les vaccins et les produits sanguins nécessitent des espaces stériles appelés "salles blanches". Dans ces laboratoires sensibles, la plus petite intervention technique est soumise à des procédures très strictes pour éviter toute contamination. Chaque geste est consigné pour assurer une traçabilité parfaite en cas d’incident. "Pour exercer cette profession, il faut aimer comprendre comment les machines fonctionnent, il faut aussi une certaine rigueur pour savoir exactement comment l’on va intervenir et avec quels outils" conclut le jeune technicien.