Recherche et innovation

Exotrail : la tête dans les étoiles, les pieds sur terre

Publiée le : , dernière mise à jour : 07.04.2021

Basée à Massy, la start-up essonnienne Exotrail a conçu, en seulement dix mois, un petit moteur électrique innovant destiné à équiper des nano-satellites. Ce tout nouveau propulseur est désormais dans l’espace. Un rêve devenu réalité pour les ingénieurs d’une entreprise qui n’a pas fini de nous surprendre. Explications.

Un grand pas pour Exotrail

En décembre dernier, les équipes d’ingénieurs d’Exotrail ont regardé avec un mélange d’excitation et d’anxiété leurs écrans de contrôle. À plusieurs milliers de kilomètres au-dessus de leurs têtes, le tout nouveau propulseur électrique ExoMG™ s’allume et pousse dans l’espace un petit satellite d’à peine 8 kg. Mission accomplie. Cette prouesse technologique est aussi une première mondiale pour Exotrail. "Notre propulseur est basé sur l’effet Hall : l'énergie électrique provenant du satellite est utilisée pour ioniser un gaz, puis ces ions sont accélérés par un champ électro-magnétique afin de produire la poussée permettant à l’objet de se déplacer", décrypte avec pédagogie Jean-Luc Maria, cofondateur et directeur technique de la start-up.

Grâce à ce succès, Exotrail s’ouvre le marché en pleine expansion des constellations de nano-satellites. "Ce mode de propulsion permet notamment au satellite de pouvoir changer d’orbite rapidement, d’éviter des collisions et de le désorbiter en fin de vie afin d’éviter la pollution spatiale", détaille Jean-Luc Maria.

Un carnet de commandes qui s’envole

Exotrail a signé ses premiers contrats en 2020 pour un montant total dépassant le million d’euros pour sa première année de commercialisation, notamment pour la future constellation en orbite basse de l’opérateur européen Eutelsat, les agences spatiales française et européenne (CNES et ESA) ou encore le Commandement de l’espace français.

L’entreprise essonnienne compte déjà 30 salariés et 50 d’ici la fin de l’année. Sans compter que la start-up développe des logiciels de commande à distance et de navigation des satellites. Ses équipes planchent également sur un modèle de véhicule de transport orbital qui pourrait héberger des nano-satellites ou des microsatellites et les transporter jusqu'à leur orbite finale. Baptisé SpaceVan™, l’engin pourrait décoller dans l’espace d’ici 2024.