Concours

Concours d'éloquence : les mots pour le dire

Publiée le : , dernière mise à jour : 21.02.2023

La 2ème édition de la finale du concours d’éloquence A Pleine Voix s’est tenue le vendredi 17 février au théâtre de la Passerelle à Palaiseau. Dix candidats se sont affrontés sur un thème : Fraternité et responsabilité.

« Vous avez tous dépassé vos peurs ». Ce constat, c’est Bertrand Périer qui le fait. Le président du jury du concours d’excellence A Pleine Voix, par ailleurs avocat au conseil d’État, a manifestement été impressionné par l’ensemble des prestations. Et à ce jeu oratoire, Ruben Diot-Rebourg est sorti vainqueur. Réaction toute en humilité du lycéen de terminale, originaire de Massy : « Je suis très satisfait, mais ça reste un jeu. Je suis passé le dernier, ça doit aider un peu. C’est un beau bagage que je conserverai toute ma vie ». Dans un français soigné, articulé, et non dénué d’un humour très tendre, Ruben a évoqué sa responsabilité de grand frère dans une fraternité presque imposée. Avant de déconstruire ce qu’il venait d’exposer, moquant le public. Et en s’appuyant aussi sur l’horreur de la Première guerre mondiale et cette parenthèse d’humanité et de fraternité lors de la trêve de Noël 1914 ; les soldats baissant les armes pour faire l’accolade à leurs ennemis.

Slimane Omrane de Chilly-Mazarin, arrivé deuxième, a joué sur les adversités ou les victoires qui tissent les liens de fraternité. Le tout drapé d’un trait d’humour récurrent. Lyna Besson, également originaire de Chilly, occupe la troisième place. Elle a impressionné le jury en exposant sa passion pour les valeurs de la France.

Le prix du public a été remis à Amélie Estanave, élève de première et représentante de Saclay. Elle a été récompensée pour avoir dénoncé l’homophobie et défendu la sororité. « J’ai appris à construire un texte et un argumentaire, ce sera utile pour mes études », a confié la lycéenne. Le prix de la légion d’honneur a quant à lui été décerné à Iris Guha de Verrières-le-Buisson pour avoir dénoncé l’oppression des minorités par des fraternités d’âme et d’armes au service d’une domination.

Un concours de haute voltige verbale

En sept minutes, devant un public de 300 personnes, les finalistes ont su faire preuve de conviction, mettre leur timidité de côté, pour sculpter leurs phrases au service de leurs opinions*. « Cela fait chaud au cœur de voir des jeunes livrer leurs convictions, qui sont de l’ordre de l’intime, avec autant de ferveur, et à travers un message authentique. Le concours est d’un très bon niveau », ajoute Bertrand Périer.

Sur les 59 jeunes qui se sont présentés au départ, 10 de 15 à 18 ans, arrivés en finale à l’issu de trois épreuves entre septembre et février, ont dû séduire un jury composé d’avocats, d’élus et d’universitaires. « J’ai été impressionné par l’engagement de chaque candidat à transmettre une vision très personnelle de la fraternité, précise Grégoire de Lasteyrie, le président de la communauté de commune Paris Saclay. Bien plus que la liberté ou l’égalité, la fraternité fait nation. C’est un thème d’actualité et les prestations auxquelles nous avons assistées ce soir rassurent et démontrent la qualité de notre jeunesse Parisaclaysienne.»

*L’association Expression de France a encadré les ateliers d’écriture.