Mémoire

L'Essonne en 1914

Publiée le : , dernière mise à jour : 29.06.2015

Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Le premier conflit mondial commence. 8000 Essonniens n’en reviendront pas. Portrait de notre territoire à la veille de ce conflit sanglant.

Un monde rural

Partie sud de l'immense département de Seine-et-Oise dont la préfecture est Versailles, l'Essonne comporte alors seulement deux villes de plus de 5 000 habitants : Corbeil et Étampes, ses deux sous-préfectures. Les 177 000 Essonniens travaillent majoritairement dans l'agriculture. Le maraîchage domine dans les vallées (légumes à Marcoussis, cresson à Méréville, herbes médicinales à Milly-la-Forêt) alors que les céréales, les betteraves et la grande agriculture règnent sur les plateaux.

Après 1914, une partie de ces récoltes sera réquisitionnée pour nourrir les soldats. Les rares industries (matériel agricole Decauville à Corbeil, usine chimique Loyer à Massy, poudrerie le Bouchet à Vert-le-Petit, Forges d’Athis) sont installées dans la moitié Nord près des rivières et de la Seine. Ces usines seront utilisées pour produire des munitions et des armements lors du conflit.

Un lieu de passage

Comme aujourd'hui, l'Essonne de 1914 est traversée par de nombreux axes routiers et ferroviaires. La route nationale de Paris à Orléans (N 20) et sa bifurcation vers la région Centre, le Limousin et Bordeaux ainsi que la Nationale 7 vers le Midi sont déjà très fréquentées. Une douzaine de lignes privées de chemins de fer sont exploitées. Celles du Paris-Orléans et du Paris-Lyon-Marseille sont les plus importantes mais ils en existent de plus petites comme le Chemin de Fer de Grande Banlieue (CGB), la ligne Étampes-Pithiviers ou le tramway de l’Arpajonnais. Du côté des cours d'eau, la Seine est utilisée fréquemment pour les transports de marchandises par péniches. Originalité essonnienne, trois aérodromes sont installés à Viry-Chatillon (Port-Aviation), Étampes et Guillerval (Mondésir).

Un rôle stratégique

Pendant la guerre, cette efficacité des transports essonniens permet de rejoindre le front rapidement. Cet atout est notamment utilisé pour installer une quarantaine d'hôpitaux militaires, des usines d'armements, des entrepôts de vivres (station magasin de Brétigny-sur-Orge) et des centres d’instruction de l'armée (régiments de Zouaves à Milly-la-Forêt, et à Maisse). Accessible rapidement depuis la capitale, une partie du camp retranché de Paris, ultime position de repli en cas d'avancée allemande, est construit en forêt de Sénart (tranchées), à Gif-sur-Yvette (casemates) et à Palaiseau (batteries de canons, forts) suite à la bataille de la Marne de septembre 1914. Hors des zones de combats, l'Essonne a néanmoins eu une fonction militaire indéniable pendant la Grande guerre.

 

Notre série sur la Guerre 1914-1918

Nous vous proposons de (re)découvrir le rôle de notre territoire tout au long de l’année dans notre rubrique consacrée au Centenaire de la Guerre 1914-1918. Une douzaine d'articles retracera des épisodes originaux et peu connus de cette guerre en Essonne. Ces articles sont réalisés avec le concours des Archives départementales de l'Essonne (Dominique Bassière, Lisbeth Porcher et Nathalie Noël) et l'équipe rédactionnelle du site Essonne.fr (Olivier Moulergues et Vincent Bolantin).

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