Mémoire

La Grande guerre en Essonne

Publiée le : , dernière mise à jour : 29.06.2015

Eloigné du feu des combats, l’Essonne n’en a pas moins subi les bouleversements de la Grande guerre. A travers 300 documents inédits (lettres, photos, films, dessins), l’exposition "Si loin… si proche" aux Archives départementales à Chamarande vous propose de découvrir le vécu au front et à l’arrière. 

La guerre de l’intérieur

La collecte lancée par les Archives départementales depuis 2012 a permis de recueillir de nombreuses correspondances, cartes postales des poilus et de leurs familles. Ces écrits contiennent souvent des témoignages poignants de l’horreur des tranchées, et la stupeur devant la cruauté des combats. Carte d’anniversaire envoyée du front ou message d’un prisonnier de guerre à sa famille, ces documents intimes évoquent aussi les distractions pour garder le moral et les évènements de la vie. Cet appel à la générosité du public a également permis de réunir des créations originales réalisées par les appelés. Avec ses caricatures de soldats anonymes et de gradés, ses panoramas de champs de bataille, le carnet de croquis de Lucien Duclair nous livre ainsi une vision très personnelle du conflit non dénuée d’humour. Des albums de photographies permettent de suivre la vie de soldat entre combats, distribution de la soupe et matchs de foot improvisés. L’exposition vous offre quelques morceaux choisis de ce fonds riche et complet.

Une base arrière

Ce parcours vous propose aussi de vous plonger dans l’Essonne de l’époque. A l’abri de l’ennemi, l’industrie et les infrastructures sont mises à contribution pour l’effort de guerre. Produisant du matériel agricole avant guerre, les usines Decauville de Corbeil sont ainsi reconverties dans la fabrication d’obus. Le rôle des femmes dans l’économie est également mis en évidence grâce à des photos et des témoignages d’époque. Des poudreries sont installées à Vert-le-Petit et Massy. Les soldats en route vers le front parcourent jour et nuit les routes et voies ferrées essonniennes et sont parfois logés chez l’habitant. Les blessés transitent par les grandes gares comme Juvisy et des hôpitaux sont installés comme à Brétigny et à Draveil. Les cartes postales, clichés, films et textes dressent un tableau fidèle de cette mobilisation souvent laissée dans l’ombre.

Un territoire militarisé

Ecole de pilotes de chasse à Etampes, centre de formation à la conduite de véhicules militaires à Dourdan, le territoire essonnien est au cœur de l’apprentissage de nombreux soldats. A Milly-la-forêt, ce sont les subtilités de l’artillerie que l’on enseigne aux jeunes recrues. Outre notre armée nationale, des Belges et même des Asiatiques viennent se former dans notre département à l’utilisation des armes modernes. A proximité de la ville lumière, l’Essonne a une importance stratégique pour défendre le territoire national. Un camp retranché de Paris est installé pour assurer un repli en cas de prise de la capitale. Des tranchées en forêt de Sénart, à Champlan, Tigery ou encore Saulx-les-Chartreux ainsi que des batteries à Igny ou le fort de Palaiseau sont la dernière ligne de défense prévue en cas d’avancée de l’ennemi. Des défenses antiaériennes sont même installées à Savigny-sur-Orge et Saint-Pierre-du-Perray. Les Archives départementales vous proposent de nombreux documents pour découvrir ce visage méconnu de la Der des der.

Exposition "Si loin, si proche"
Archives départementales de l’Essonne
Domaine départemental de Chamarande
Jusqu’au 13 mars 2015
Entrée libre