Culture

Christophe Dumont, le tailleur de fer de Pussay

Publiée le : , dernière mise à jour : 11.04.2023

Depuis près de trente ans, Christophe Dumont exerce son art dans son atelier à l’entrée de la petite commune de Pussay. Il y confectionne ces animaux imaginaires faits de métal, de bois, de cuir et d'ossements. Ces oeuvres sont exposées aux quatre coins de l'Europe. Rencontre.

Christophe Dumont explore les mille facettes du monde animal et végétal à l’aide de bois, d’os, de cuir ou de métal rouillé. Il crée des êtres tantôt réels, tantôt fantasmés. Longtemps dans le domaine de la décoration de spectacles pour les plus grands parcs à thèmes de France ou pour les podiums de défilés de mode, il a décidé de se consacrer entièrement à sa passion depuis plusieurs décennies.

La créativité à l’état brut

Christophe Dumont n’utilise que des matériaux récupérés. Il parcourt les sentiers et les bois de la Beauce à la recherche de ferrailles, d’os d’animaux, de carcasses et de matériels agricoles. « Et après j'imagine, sans croquis. Je suis un autodidacte. Je pars d'un élément qui m'inspire, puis j'assemble sans savoir forcément où je vais », résume-t-il en souriant. L’artiste nous fait visiter son atelier. Organisés et rangés avec soin, les matériaux sont classés par taille sur les murs de pierre de cette ancienne étable. « Je peux passer des heures, seul, enfermé dans mon atelier… mais j’ai besoin du premier regard de ma compagne, Sophie, pour avoir un avis objectif. » Elle le soutient au quotidien sur la scénographie, la logistique, la communication et toute la partie administrative du métier.

Un artiste engagé

« Je me suis fait connaitre par mes oeuvres équestres grandeur nature. Ancien cavalier, j'ai beaucoup travaillé sur le cheval et son squelette. » Très vite repéré pour son talent, il a exposé dans des lieux célèbres comme le théâtre équestre Zingaro, installé au Fort d’Aubervilliers et au Domaine départemental de Chamarande. Vite catalogué comme sculpteur de chevaux en métal, il s’est diversifié depuis sur l’animal dans sa globalité. « L’animal est une source infinie d’inspiration, nous confie-t-il. Avec le temps, c’est devenue une cause. Mon discours s’est enrichi et j’ai envie de parler de biodiversité, de raconter quelque chose de vrai. J’ai également souhaité varier les matériaux. La laine, les ossements, le cuir, les plantes sèches, sont venus compléter ma panoplie. »

« Mélanger le réalisme et le fantastique »

« J’expose en ce moment au Museum d’histoire surnaturelle de Lausanne. Mes créations seront à côté de mammouths ! J’aime l’idée de mélanger le réalisme et le fantastique. » s’enthousiasme-t-il. Effectivement, vous pouvez admirer son travail jusqu'au 27 août au Palais Rumine - Museum d'histoire surnaturelle - de Lausanne.