Interview

Audrey Rossat : « Je suis ravie d’être reconduite en tant qu’Ambassadrice du sport de l’Essonne ! »

Publiée le : , dernière mise à jour : 02.02.2023

Pilote française la plus titrée en enduro, Audrey Rossat, du moto-club de Verrières-le-Buisson, vient de boucler son troisième Dakar, en tant que co-pilote sur le Classic. Elle est aussi, pour la troisième fois, Ambassadrice du sport de l’Essonne.

Vous venez de terminer votre troisième Dakar, en tant que co-pilote sur le Classic cette fois. De quoi s’agit-il ?

C’est une course réservée aux véhicules qui ont plus de 30 ans. Après deux Dakar moto, j’ai vécu une année 2022 un peu particulière avec pas mal de blessures. Je n’arrivais pas à me projeter sur un nouveau Dakar moto. Je suis alors tombée sur une annonce sur les réseaux sociaux d’un pilote normand, Pascal Lebrun, qui cherchait une co-pilote sur le Classic. Il avait fait beaucoup de rallyes mais c’était son premier Dakar et il a apprécié ma connaissance du circuit. Nous avons terminé 20ème général et 9ème dans notre catégorie, ce qui est plutôt pas mal pour des débutants !

Comment avez-vous vécu cette nouvelle expérience ?

J’étais un peu stressée car je pensais que je n’allais faire que de la navigation. Mais en arrivant sur place, j’ai découvert qu’il y avait une nouveauté cette année : une moyenne de vitesse à respecter ! Mon rôle était donc de donner les directions et aussi la vitesse, au mètre près. Je gérais le chrono, le kilométrage et toute la partie électronique en Wi-Fi.

Lequel de vos trois Dakar avez-vous préféré ?

C’est difficile de faire un choix ! En 2022, j’avais vécu un Dakar exceptionnel, avec toute mon équipe et mon principal sponsor à mes côtés. Là, c’était différent, j’avais envie de changer et d’essayer autre chose. Mais je me suis surprise à me prendre au jeu sur ce Dakar Classic. L’émotion était tellement forte quand on a franchi la ligne d’arrivée ! En moto, je me battais chaque jour pour finir l’étape. En auto, c’était moins fatigant physiquement mais pas psychologiquement ! Il fallait aller chercher le chrono à la seconde, comme dans un jeu.

Quels sont les moments qui vous ont le plus marquée sur ce Dakar ?

Le premier jour, mon coéquipier a fait une petite erreur de pilotage qui nous a plantée sur une dune ! J’ai eu un coup du lapin et je me suis retrouvée avec un collier cervical. J’ai donc commencé d’une manière un peu compliquée… Le dernier jour, à l’inverse, nous avons remporté les deux dernières spéciales de notre catégorie dans des conditions dantesques, avec énormément de pluie, des voitures renversées… C’était loin d’être de la balade !

Quels sont vos projets pour cette année 2023 ?

Je reprends l’entraînement pour le championnat d’Europe d’enduro. J’ai aussi des rallyes en projet en France et au Congo. Et je suis déjà sollicitée pour repartir sur un Dakar Classic en 2024, mais je prends le temps de la réflexion pour décider si ce sera en voiture ou à moto.

Vous faites partie des Ambassadeurs du sport de l’Essonne pour la troisième fois. Comment vivez-vous cette mission ?

Je la vis à 100% et je suis ravie d’être reconduite par le Département en tant qu’Ambassadrice du sport de l’Essonne ! Je m’investis à fond dans mes missions, je trouve cela très enrichissant et hyper épanouissant en tant que sportive car on va au contact des autres, dans les collèges et les écoles primaires surtout, mais aussi lors d’événements sportifs ou d’inaugurations. C’est une manière de pouvoir échanger, d’apporter quelque chose aux élèves et aux adultes. La plupart sont curieux et posent beaucoup de questions sur mon sport, surtout dans le contexte actuel. Je veux donner une bonne image de la moto tout terrain qui est pénalisée par ce qu’on entend dans les médias. Dans mes interventions, j’essaye toujours de faire passer le message : il y a des moto-clubs dans lesquels on peut s’inscrire et où les règles de sécurité sont totalement garanties. Si des parents viennent me demander des contacts pour leurs enfants, alors je considère que j’ai réussi ma mission.

Quels autres messages faites-vous passer en tant qu’Ambassadrice du sport ?

J’avais postulé au départ pour faire connaître mon sport. Le message dépend ensuite de la thématique fixée pour chaque intervention. Les deux prochaines années, ce sera sans doute beaucoup autour des JO, même si mon sport n’est pas une discipline olympique ! Mais nos championnats du monde par équipes sont un peu nos JO à nous. On retrouve les mêmes thèmes de l’engagement, l’entraînement, le don de soi, l’équilibre… Le message général que j’essaye de faire passer en tant qu’Ambassadrice, ce sont justement les bienfaits du sport, bouger, bien manger, bien dormir, prendre soin de soi… J’essaye de transmettre ce goût des activités sportives et aussi des valeurs comme le travail, la persévérance, la résilience… Il faut bien sûr s’adapter en fonction du public et de l’âge. Ce n’est pas évident de capter l’attention d’une classe de collégiens pendant une heure. Il faut du jeu, de la stimulation, rebondir par rapport aux questions. J’aime que l’échange soit spontané et naturel. Je trouve toujours quelque chose à dire et j’ai des vidéos à montrer. C’est ma technique à moi et elle fonctionne plutôt bien !