Inondations

Les marais pour se protéger des crues

Publiée le : , dernière mise à jour : 27.02.2017

En juin, les crues de la Seine et de ses affluents essonniens ont fait de nombreux dégâts. La crue de la rivière Essonne a pour sa part mis en évidence l’intérêt des Espaces naturels sensibles du Département dans ce type d’évènements.

L’Essonne n’a pas été épargnée par les intempéries du mois de juin. L’élévation du niveau de la Seine et de ses affluents a occasionné de nombreux dégâts, notamment dans les zones de confluence. La rivière Essonne s’est toutefois singularisée. "L’onde de crue a été particulièrement lente. Une semaine s’est écoulée entre les alertes en amont du cours d’eau et le passage du pic dans le secteur Mennecy - Corbeil-Essonnes", constate Yann Bardet, ingénieur et chef du service de l’eau au Département.  

L’effet éponge des marais

Bien que le cours d’eau ait vu son débit bondir de 3 m3/s à 36 m3/s, le pire a pu être évité. Les effets combinés des ouvrages hydrauliques du SIARCE* et des espaces naturels sensibles (ENS) que détient le Département tout au long des vallées de l’Essonne et de la Juine** ont limité l’impact de la crue en aval de la rivière. En témoignent par exemple les 600 000 m3 d’eau déversés dans le marais d’Écharcon.

Les chiffres de l’eau en Essonne

• 47 000 hectares d’ENS en Essonne, soit 26% du territoire dont 1938 hectares de zones humides et 640 hectares de marais
• 24 rivières et ruisseaux
• 1 fleuve
• 400 km de cours d’eau


"Les ENS ont joué un rôle de bassin de rétention et d’éponge, ce qui peut expliquer l’arrivée tardive de l’onde de crue à Corbeil et son atténuation. La ville a de fait bien plus souffert de l’élévation du niveau de la Seine que de celui de l’Essonne"
, explique Yann Bardet.

Régulièrement, le Département acquiert des zones humides aux quatre coins de son territoire dans le cadre de sa politique de l’eau. Depuis 27 ans, la collectivité achète ces terres et marais – ou aide les acteurs locaux à les acquérir – puis les requalifie en espaces naturels sensibles. Elle les restaure, les préserve, les valorise (actions pédagogiques, randonnées…) et maintient ainsi les zones d’expansion de crues aux abords des rivières et de la Seine. 

Soutenir les collectivités

Par ailleurs, le Conseil départemental aident les syndicats de rivière à s’adapter aux caprices des cours d’eau. "L’épisode que nous avons connu ce printemps était inattendu. Ces crues surviennent plutôt l’hiver et elles ont de plus fait suite à des conditions pluviométriques exceptionnelles. Les syndicats vont tirer le bilan de cet évènement, compléter les dispositifs de mesure et d’alerte existants et les améliorer. Notre rôle est de les soutenir financièrement".

La politique départementale de l’eau concerne également les municipalités, notamment celles soumises aux risques de ruissellement. Quand le sol ne peut plus absorber les précipitations, l’eau coule à la surface du sol et provoque des dégâts. "De nombreuses communes déclarées en état de catastrophe naturelles ont été touchées par ce phénomène. Il s’agit souvent de collectivités rurales, éloignées des cours d’eau mais qui ont subi des coulées boueuses".

Culture du risque

La législation oblige en outre les maires des communes concernées par un Plan de prévention des risques d’inondations (PPRI) à communiquer auprès de leurs administrés sur les dangers qu’ils encourent, notamment en termes de crues. "Ils doivent établir un Plan communal de sauvegarde (PCS) et informer la population des risques existants". Le département peut intervenir dans le financement de ces démarches. Il favorise également l’échange de bonnes pratiques avec les communes qui en sont déjà pourvues. "Nous contribuons à renforcer la culture du risque en Essonne. C’est indispensable pour anticiper les crises et limiter les dégâts", conclut Yann Bardet.

 

*SIARCE : Syndicat intercommunal d’aménagement des réseaux et cours d’eau
**La Juine est un affluent de l’Essonne