Portrait

Jean-Charles et Sophie : la terre dans les veines

Publiée le : , dernière mise à jour : 18.07.2023

Préserver l’écosystème naturel tout en assurant une activité agricole productive, mission impossible ? Pas pour Sophie et Jean-Charles Desforges, exploitants de la ferme de la Grange Rouge à Milly-la-Forêt.

À Milly-la-Forêt, la ferme de la Grange Rouge est une histoire de famille. Depuis 1934, elle a vu défiler cinq générations d’agriculteurs. En 1993, Jean-Charles Desforges reprend l’activité de son père et s’y installe avec sa femme Sophie, originaire de Normandie. Le couple y élèvera cinq enfants. Durant une quinzaine d’années, cinq chambres d’hôtes accueilleront des touristes puis des stagiaires d’entreprises locales y seront hébergés.

Une agriculture engagée

Avec leur salarié à temps partiel, Jean-Charles et Sophie produisent colza, blé tendre et blé dur, lin, pois, orge et betteraves à sucre. Ils vendent leur production régionalement : une partie du blé, après tri et assemblage dans les coopératives locales, part au moulin de La Ferté-Alais, d’où il est distribué à environ 400 boulangeries d’Île-de-France. Le couple tient aussi à valoriser ses bonnes pratiques. Grâce à la convention Agriculture et Nature qu’ils ont signé avec le Conseil départemental l’année dernière, les espaces naturels dits « sensibles », tels que la mare ou la pelouse sèche, ont été restaurés avec l’aide du Département. « Cette convention colle bien avec nos pratiques, notre vision des choses » explique Sophie, qui précise que « la ferme est certifiée Haute valeur environnementale depuis deux ans ».

Plantes médicinales

Leurs enfants n’y vivent plus mais la Grange Rouge est toujours un lieu de vie et de travail collectifs. La relève est d’ailleurs assurée puisque leur fils aîné envisage de reprendre l’exploitation. « La prochaine génération aura sûrement des projets, tout comme nous à son âge », espère Sophie. Elle rêve de voir la ferme évoluer quand elle sera à la retraite. En attendant, pas question d’arrêter les projets. Le dernier en date consiste à relancer la culture des plantes médicinales. « Cette tradition est liée à l’histoire de Milly. C’est dommage qu’elle soit tombée en désuétude... » regrette-t-elle. Elle cultive depuis peu du thym, du lavandin et de la monarde. Elle pourra même distiller sa production à Milly dans la distillerie en création par une quinzaine d’agriculteurs.