Deux frères engagés à la ferme de Guillerville

Une agriculture durable

Dès la reprise de l’exploitation familiale, Eudes et Thibault Coutte ont initié une nouvelle démarche : ils ont développé une parcelle de safran en agriculture durable et favorisé la biodiversité. Concrètement, une rotation des cultures est mise en place et de nouvelles cultures ont vu le jour (sorgho, tournesol, pois chiche, etc), ajoutées aux quatre cultures traditionnelles : blé, orge, colza et petits pois. « Diversifier les cultures permet de diminuer les apports d’intrant chimiques, d’engrais et diminue le risque de maladie », affirme Eudes Coutte. Par exemple, les plantes dites légumineuses comme le pois-chiche permettent d’enrichir naturellement le sol en azote.

Aussi, les deux agriculteurs font automatiquement analyser les farines qu’ils produisent pour s’assurer qu’elles ne contiennent aucune trace de pesticides. D’ailleurs, ils ont investi dans un moulin pour valoriser leurs productions de céréales et de protéagineux. C’est donc assez naturellement que le réseau « Bienvenue à la ferme » a choisi pour ambassadrice en Essonne, la ferme de Guillerville. Ce label national réunit des agriculteurs engagés qui proposent des produits fermiers de qualité.

De la fourche à la solidarité

Également partisans d’une agriculture ouverte vers l’extérieur, les deux frères ont aménagé un musée sur leur exploitation.  « L’idée est de renouer le lien avec les citoyens qui s’est distendu ces dernières décennies en les faisant revenir à la ferme », précise Eudes Coutte qui souhaite aussi créer des évènements ponctuels sur son exploitation.  Pour cela, les deux agriculteurs ont choisi un thème qui leur tient à cœur : le devoir de mémoire. Ils ont ouvert un musée qui rend hommage aux héros du département et rappelle l’engagement de ces hommes pour l’intérêt général. Deux maquettes sont présentes dans le musée, reproduisant pour l’une « le rôle de la gare d’Etampes en 1914 » prêtée par le club de modélisme ferroviaire de la ville d’Étampes, et pour l’autre, le débarquement des alliés sur les plages normandes en juin 1944 et les conséquences sur la région.

D’ailleurs, Eudes et Thibault Coutte ne s’arrêtent pas là. « Nous avons pour projet de créer un parcours d’insertion pour les anciens soldats. Nous les formerons aux métiers agricoles pour qu’ils puissent ensuite se réinsérer dans ce domaine d’activité », détaille Eudes qui espère la mise en place de ce projet en 2022.