Lutte contre les pollutions

A Echarcon, les bactéries dépolluent les sols

Publiée le : , dernière mise à jour : 10.05.2023

Depuis plus de vingt ans, Englobe France, une société canadienne installée à Écharcon, dépollue les terres souillées par l’activité industrielle ou les marées noires. Son secret ? Laisser faire la nature, avec quelques petits coups de pouce au passage.

Qui imaginerait, face à ces immenses monticules bâchés, qu’une armée de bactéries zélées et dociles se livrent en dessous à une activité salutaire, dépolluer les terres ?

En 1996, Englobe France, filiale d'une société canadienne, décide de s'installer dans le petit village d'Écharcon. Les carnets de commande se remplissent vite... Dès la fin des années 1990, les premiers camions arrivent sur le site, déversant les terres chargées d'hydrocarbure du chantier du stade de France ou de la marée noire de l'Érika en 1999. Le site d'Écharcon devient vite incontournable. Car l'approche d'Englobe France est révolutionnaire à l'époque. Jusqu'ici, les terres polluées étaient enfouies dans des décharges souterraines. "Puis, les autorités ont pris conscience que les capacités de stockage allaient diminuer. Cela a ouvert la réflexion pour savoir comment traiter ces terres, comme cela existait au Canada depuis les années 1960. "La France avait un train de retard", relate Franck Bourget, directeur général d'Englobe France (1).

Des bactéries nourries au compost

À Écharcon, la nature se charge de réparer ce que l'homme a souillé. Avec quelques petits coups de pouce néanmoins... Les bactéries sont nourries grâce à un compost issu de résidus de blé, maïs ou orge. Des tuyaux traversent les monticules de terre et aspirent air et eau, créant un milieu optimal pour leur développement. Celles-ci accomplissent alors leur mission : grignoter les chaînes carbonées et débarrasser la terre des polluants. Une « grande lessive » qui dure entre trois à douze mois selon les cas.

La démarche d'Englobe France présente un deuxième intérêt environnemental : elle permet d'économiser les terres agricoles, puisque les terres assainies servent à remblayer les carrières ou les friches industrielles, ou s'intègrent dans des projets paysagers ou agricoles. Difficile de mieux incarner la promesse du département, « l'Essonne, Terre d'avenirs » ! Un avenir riche de commandes... Avec les chantiers du Grand Paris, la lutte contre les plantes invasives (comme la Renouée du Japon) et bientôt la dépollution des sols de la seconde guerre mondiale ! Les bactéries sont à l’abri du chômage.

1.Le Parisien (21/06/2022)

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Plus d’infos sur www.englobecorp.com/fr


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