Espèces invasives

Les espèces exotiques envahissantes, couramment appelées espèces invasives, sont des espèces importées, volontairement ou accidentellement, en dehors de leur zone géographique naturelle et qui prolifèrent massivement, souvent aux dépens des espèces locales. Ces espèces peuvent modifier complètement les écosystèmes que nous connaissons en impactant la biodiversité, le patrimoine végétal ou la santé.

Référent-Sentinelle 91

Pour contrôler au mieux ces espèces exotiques envahissantes, une convention en partenariat avec FREDON Ile de France pour la connaissance et la gestion de ces espèces a été adoptée le 1er juillet 2020. Pour la surveillance de ces espèces sur l’ensemble du territoire essonnien, le réseau de Référent-Sentinelle 91 a été créé. Celui-ci est constitué de professionnel de terrain, d’élus et de particulier. Grâce à eux, les espèces invasives seront repérées et les nouveaux foyers pris en charge plus rapidement pour limiter leurs expansions.

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Les espèces invasives suivies dans le cadre de la convention sont présentées ci-dessous :

 

Le frelon asiatique

Le frelon asiatique menace la filière apicole, mais également les insectes pollinisateurs, comme les abeilles sauvages.

Les ruches sont un garde-manger de choix pour les frelons asiatiques du fait de la grande concentration d’abeille au sein de celles-ci. Les abeilles représentent un apport en protéines nécessaire au développement des larves. Les adultes, eux, se nourrissent essentiellement de sucre trouvé dans le nectar des fleurs et les fruits mûrs.

Les frelons asiatiques vont se placer en vol stationnaire devant une ruche et capturer, en vol, les abeilles revenant à la ruche. Ils sont en moyenne 6 à 7 sur une même ruche. Cette prédation extrême va engendrer un stress de l’ensemble de la ruche pouvant conduire au déclin de celle-ci.

Pour lutter contre le frelon asiatique, seule la destruction des nids est efficace. Celle-ci doit être réalisée par des professionnels habilités, et notamment les entreprises signataires de la charte des bonnes pratiques.

Le piégeage individuel est déconseillé par les scientifiques au vu de l’absence d’efficacité démontrée et de l’impact sur la biodiversité (aucun piège actuel n’est sélectif pour le frelon asiatique).
 

L'ambroisie à feuille d'armoise

L’ambroisie à feuilles d’armoise est problématique pour la santé humaine.

Cette plante provoque des réactions allergiques au niveau des muqueuses respiratoires et oculaires, plus rarement au niveau cutanée. Le risque de devenir allergique augmente avec l’exposition aux pollens. Dans les zones fortement infestées, plus d’une personne sur cinq est allergique aux pollens d’ambroisies.

L’ambroisie est encore peu présente en Essonne : neuf foyers ont été comptabilisés en 2020. Elle se développe principalement dans des exploitations agricoles et sur les terrains mis à nus. Au-delà de la problématique sanitaire, l’ambroisie est également une adventice ("mauvaise herbe") difficile à gérer pour les agriculteurs et se développe, en milieu naturel, aux dépens des espèces locales.

L’arrachage manuel est une technique efficace de lutte contre l’ambroisie : elle se déracine facilement et, une fois arraché, le plant peut être laissé sur place sans possibilité de repousse. La végétalisation du milieu est également adaptée à la lutte contre l’ambroisie : cette technique consiste à installer une végétation assez dense qui va concurrencer l’ambroisie en la privant de lumière. La végétation doit être dense avant l’émergence des graines d’ambroisies.
 

Le chancre coloré du platane

Le chancre coloré du platane représente une menace pour le patrimoine végétal.

Le platane est un arbre d’ornement urbain couramment retrouvé au bord des routes. Cet arbre est actuellement menacé par un champignon, le chancre coloré du platane. Le chancre infecte les arbres blessés au niveau du tronc ou des racines. Une fois implanté dans sa cible, il va bloquer les canaux de sève et ainsi empêcher les échanges indispensables à l’arbre. Cela a pour effet de tuer l’arbre en 2 à 5 ans.

Une fois que le chancre a infecté un arbre, il peut se propager aux arbres voisins par contact racinaire, ainsi la surveillance est indispensable. Les premiers symptômes observés sur un arbre atteint sont le jaunissement de ses feuilles ainsi que la diminution de leur taille et de leur nombre. Par la suite, l’écorce va nécroser et des tâches chocolat ou violacées vont apparaitre sur le tronc. L’identification de la maladie se fait par une analyse au laboratoire et nécessite des mesures de prélèvement précises et réglementées. Ces prélèvements doivent impérativement être effectués par les FREDON ou les DRAAF.

Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif contre le chancre coloré du platane. Pour lutter contre celui-ci, le seul moyen est d’abattre l’arbre infecté ainsi que ceux se situant dans un rayon de 35 mètres. Néanmoins des principes de précaution sont à mettre en place, notamment pour les entreprises d’élagage et de travaux. L’ensemble des outils en contacts avec l’arbre malade ou ses racines doivent être désinfecté afin d’éviter la transmission de ce champignon à un autre platane sain.

 

Les renouées asiatiques

Les renouées asiatiques sont au nombre de trois : Renouée du Japon, Renouée de Sakhaline et l’hybride de ces deux espèces : la Renouée de Bohème.

Ces plantes concurrencent les espèces locales en formant des groupements monospécifiques, c’est-à-dire uniquement composés d’elles-mêmes. Elles se reproduisent rapidement grâce à une technique de bouturage efficace. Un seul fragment d’une tige aérienne ou souterraine (appelée rhizome) peut suffire à produire une nouvelle plante.

Ces plantes sont très présentes en Essonne et sont visibles principalement aux bords des routes et des berges de cours d’eau. 

La gestion de ces renouées asiatiques est difficile et il est parfois préférable de ne pas entreprendre d’action sur un foyer au risque de l’amplifier sans le vouloir.
 

L’hydrocotyle fausse renoncule et les jussies invasives

L’hydrocotyle fausse-renoncule est une espèce à part entière et se confond facilement avec des espèces locales, comme l’Hydrocotyle commune aussi appelée Ecuelle d’eau.

Les jussies invasives, comprenant deux espèces : la Jussies à grandes fleurs et la Jussie rampante, sont facilement reconnaissables lorsqu’elles sont en fleurs.

Ces trois espèces sont semi-aquatiques : elles prolifèrent à la surface de l’eau stagnante ou à faible débit (étang, mare, lac et même bords de cours d’eau) et peuvent également coloniser les bords de berges. Ces espèces prennent la place d’espèces locales et menacent la biodiversité des zones humides. En effet, ces plantes peuvent recouvrir l’entièreté d’un étang et modifier l’écosystème aquatique ainsi privé de lumière.

Ces espèces sont très présentes en Essonne, et en particulier l’hydrocotyle fausse renoncule, qui colonise le bassin versant de la Juine et de la rivière Essonne.

La plante se reproduisant à la manière des renouées invasives, il est très difficile d’en venir à bout.
 

La Berce du Caucase

La Berce du Caucase est problématique pour la santé humaine.

La sève de cette plante provoque de sévères brûlures sur la peau exposée au soleil. Il est donc très important de la reconnaître et de se protéger en conséquence lorsqu’une intervention (débroussaillage par exemple) est prévue dans un milieu où elle est présente.

Un foyer important a été mis en évidence en Essonne aux alentours de Boissy-le-Sec.

Concernant une zone peu infestée, la meilleure technique de lutte sera de sectionner la plante à l’aide d’une bêche sous le collet, partie comprise entre la tige et les racines. Le plant peut être laissé sur place sans possibilité de repousse. La plante se reproduisant par ses graines, il convient de s’assurer que le pied n’en porte pas.
 

Les chenilles processionnaires

Les chenilles processionnaires du pin et du chêne sont problématiques pour la santé humaine (et des animaux domestiques). Ce ne sont pas des espèces invasives à proprement parler, elles sont originaires d’Europe, donc non exotiques, mais révèlent un caractère « envahissant » depuis plusieurs années.

Ces deux espèces possèdent des soies urticantes microscopiques qu’elles peuvent projeter dans l’air lorsqu’elles se sentent attaquées. Ces soies rentrent dans la peau humaine et provoque de fortes démangeaisons. Le risque est d’autant plus important lorsque ces soies sont en contact avec les muqueuses : œil, bouche, langue, pouvant aller jusqu’à la nécrose. Il est impératif d’appeler le 15 ou le 18 dans ce cas-là.

L’ensemble du département de l’Essonne est concerné.

Les techniques de lutte doivent être mises en place par des professionnels, notamment dans les lieux publics où le risque est important.