Tuberculose

Bien que la France fasse partie des pays à faible incidence de la tuberculose, la région Ile-de-France se situe bien au-dessus de la moyenne nationale.

Elle concentre le tiers des cas soit en 2010, 1912 personnes atteintes dont 170 en Essonne. La tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire (DO), ce qui permet la mise en place d'une enquête et de tests de dépistage dans l'entourage du patient.

La lutte contre la maladie

Les moyens de lutte contre la tuberculose remontent aux premiers dispensaires créés par les bureaux de bienfaisance ou par des associations charitables. Ils devaient à l'origine permettre aux plus défavorisés de recevoir les secours de la médecine.

Ces centres médicaux se sont multipliés au cours du 19ème siècle et ont été ouverts à un large public. Leur création a facilité la prévention et la prophylaxie de fléaux sociaux tels que la tuberculose. La Loi Bourgeois de 1916 a permis de développer des établissements appelés dispensaires anti-tuberculeux chargés du dépistage précoce de la tuberculose, de la protection de l'entourage et de l'aide sociale aux malades.

Aujourd’hui, le Conseil départemental de l’Essonne, par le biais de son Centre de lutte anti-tuberculeuse de l’Essonne (CLAT91), prend en charge les mesures de prévention de la tuberculose au sein du département. Il s’agit d’actions de dépistages individuels et collectifs, d’enquêtes dans l’entourage des personnes touchées, d’actions ciblées de prévention sur les groupes à risque ou encore de formations et d’informations délivrées aux partenaires. La vigilance est donc de mise dans un domaine où il est nécessaire d’être réactif dans la détection des personnes contaminées pour les traiter et ainsi limiter la transmission.

La maladie

La tuberculose est une infection très ancienne : sa présence a pu être identifiée sur des momies égyptiennes datées de 1250 à 1000 ans avant JC. C'est Robert Koch qui a découvert en 1882 l'agent causal : le bacille de Koch (BK).

La tuberculose peut atteindre tous les organes, mais se localise le plus souvent dans les poumons. Seules les tuberculoses pulmonaires et ORL sont contagieuses. La contamination se fait par voie aérienne au contact d’une personne atteinte lorsqu’elle tousse, crache, postillonne et rejette des microgouttelettes contenant le bacille de Koch. Il faut un temps d'exposition au risque, étroit et prolongé dans un lieu fermé.

Les signes sont variables d'une personne à l'autre, ils sont peu spécifiques et dépendent de la localisation de la maladie. On peut retrouver différents symptômes : toux, fièvre persistante, fatigue, sueurs nocturnes, amaigrissement, du sang dans les crachats... Il faut alors consulter un médecin qui décidera des examens nécessaires.

Le diagnostic et le traitement

Le diagnostic de la tuberculose est établi par le médecin sur la base d’examens complémentaires entre eux.

Il existe différents types d'examens en fonction du type de tuberculose recherchée.

  • Pour la tuberculose pulmonaire : un test intradermique à la tuberculine, une radiographie pulmonaire, des examens de crachats, une fibroscopie bronchique avec recherche de BK, un scanner thoracique éventuellement...
  • Pour les formes extra pulmonaires : le BK doit être recherché dans d'autres prélèvements (urines, plèvre, ganglions, abcès...) et mis en culture.

Le traitement comprend 3 ou 4 antibiotiques spécifiques. Il est efficace s'il est pris dans sa totalité, c'est à dire tous les jours, à jeun, pendant 6 mois minimum.

Dans la majorité des cas un diagnostic précoce et un traitement bien suivi permettent une guérison sans séquelle.

L'OMS attire l'attention sur l'apparition de formes multi résistantes. Elles sont exceptionnelles en France. Mais cette situation demande, au niveau mondial, un renforcement massif et rapide de la lutte antituberculeuse.

Que se passe-t-il lorsqu'une tuberculose est diagnostiquée ?

Devant un cas de tuberculose, le médecin déclarant envoie conjointement une Déclaration obligatoire (DO) et informe le Centre de lutte antituberculeux de l’Essonne (CLAT91). Celui-ci permet à l’équipe du CLAT 91 d'établir une liste de personnes en contacts étroits et réguliers avec le malade, afin d'organiser les mesures de dépistage.

Les personnes contacts bénéficient d'un suivi médical pendant plusieurs mois. Il consiste en :

  • un test intradermique à la tuberculine (Tubertest®),
  • une radiographie pulmonaire,
  • une consultation avec un pneumologue.

Toutes ces démarches nécessitent une étroite collaboration entre les différents partenaires (médecins de ville, médecins hospitaliers, personnel du CLAT91, Éducation nationale, médecins du travail...) pour que le suivi des personnes contact puisse être précoce et efficace.

Des dépistages radiologiques sont effectués régulièrement dans les foyers d'hébergement à l'aide d'un camion équipé d’un appareil de radiographie. D'autre part, au centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis, dans le cadre de la lutte contre la tuberculose, la réglementation demande qu'une radiographie soit réalisée à tout entrant.

Ces mesures permettent de dépister chaque année de nouveaux cas de tuberculose et de soigner au plus tôt les personnes infectées et ainsi, de limiter la transmission de la maladie, et de retrouver un agent contaminateur, si possible. En 2011, 165 cas de tuberculose ont été déclarés sur le département.