Cancer du sein

Octobre rose : se reconstruire après un cancer grâce au tatouage

Publiée le : , dernière mise à jour : 19.10.2023

Vanessa Charland est dermotechnicienne à Chevannes. Depuis l'ouverture de son cabinet en début d'année, elle reçoit des hommes et des femmes guéris du cancer mais encore meurtris. Pour cacher une cicatrice, apporter une harmonie, une symétrie, se reconstruire ou se réapproprier son corps, les tatouages sont une option de plus en plus choisie après une ablation du sein ou la perte de cheveux et de sourcils.

En ce mois d'Octobre rose, les actions de sensibilisation au dépistage du cancer du sein sont nombreuses. Mais après toutes les étapes qui attendent les malades, qu'en est-il de leur reconstruction physique et psychique ? Le tatouage apparaît aujourd'hui comme une solution possible pour répondre à ces deux besoins essentiels et enfin tourner la page. Vanessa Charland camoufle les cicatrices de ses patients grâce à la pigmentation correctrice.

Se fondre dans la peau pour reprendre sa vie en main

Cette Essonnienne accueille régulièrement dans son cabinet des personnes ayant été atteints d'un cancer. Il faut savoir qu'il est tout à fait possible de tatouer sur un buste plat ou après une reconstruction mammaire, sur avis médical. Il existe différentes techniques permettant de redessiner une aréole et un mamelon réalistes, à l'aide de jeux d'ombres et de nuances adaptées à la carnation de chacun. Formée à la pratique du tatouage sur des peaux fragilisées, irradiées et cicatricielles, notre dermo-technicienne nous explique sa méthode.

La dermopigmentation réparatrice utilise des pigments médicaux stériles et nécessite une préparation intensive. Un premier rendez-vous de 3h est nécessaire avant la réalisation de sourcils par exemple. A l'aide d'une aiguille et d'encre, elle va ensuite travailler durant près de trois quarts d'heures pour la création d'une aréole ou plusieurs heures réparties en différentes séances pour la micro pigmentation capillaire. Un art minutieux qui demande de la patience et aussi de la psychologie.

"Au delà d'un inconfort à atténuer ou faire disparaître, c'est tout un processus d'écoute qui se met en place pour leur permettre de reprendre confiance." Difficile pour les femmes qui ont traversé l’épreuve du cancer du sein, d’oublier la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie. Pour certaines, même après 5 ans de rémission, leurs sourcils n'ont plus repoussé et elles n'arrivent pas à passer à autre chose.

Une prise en charge existe !

Avec le temps, Vanessa Charland espère de plus en plus travailler en relation directe avec les chirurgiens de ses patients. "J'accompagne autant que possible au montage du dossier de prise en charge notamment. C'est encore complexe à mettre en place et loin d'être automatiquement proposé, ce qui freine de nombreuses personnes. Il est nécessaire que les soins de confort post-cancer soient mieux pris en considération et associés au parcours médical des malades dans sa globalité", souhaite la dermotechnicienne.

Rappel : dépistez-vous !

À l’occasion d’Octobre Rose, mois de sensibilisation au cancer du sein, la Ligue contre le cancer incite à parler du dépistage sans tabou. Depuis des années, le Département est associé au Centre régional de coordination des dépistages des cancers pour proposer aux femmes de 50 à 74 ans un dépistage organisé, c’est-à-dire pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale. Tous les deux ans, elles sont invitées par courrier à passer gratuitement mammographie et échographie dans un centre agréé. Pour un diagnostic plus sûr, les clichés ont droit à une deuxième relecture.

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