Témoignage

Rencontre avec la climatologue Françoise Vimeux, la voix de la sobriété énergétique

Publiée le : , dernière mise à jour : 09.01.2024

Françoise Vimeux est climatologue au laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, basé à Saint-Aubin. Après l'arrivée du tramtrain T12 en Essonne, elle nous livre ses conseils et son avis sur la mobilité et la sobriété énergétique.

Comme beaucoup d’Essonniens, la climatologue Françoise Vimeux, qui habite à Savigny-sur-Orge, place beaucoup d’espoir dans la mise en service du tramtrain T12. « Je suis entre deux arrêts du T12. Il va me permettre d’aller jusqu’à Massy, puis de prendre le bus 91-06 qui s’arrête devant mon laboratoire. » Et délaisser enfin sa voiture, qu’elle utilisait faute de transports rapides ou de pistes cyclables sécurisées sur une partie de son trajet… Directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Françoise Vimeux travaille au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE)* sur le Plateau de Saclay. Elle y a fait sa thèse en 1999 avec Jean Jouzel, Prix Nobel de la paix avec le Giec** en 2007, et y est depuis restée. « J’ai trouvé extraordinaire de pouvoir reconstituer les climats passés. Aujourd’hui, je travaille sur les phénomènes atmosphériques et météorologiques qui régissent les pluies dans les régions tropicales : cyclones, moussons… J’interviens aussi énormément dans les médias et lors de conférences, sur le changement climatique en général plus que sur mon propre sujet de recherche. »

Challenge

Sans être spécialiste de l’adaptation des transports, elle en parle souvent car les transports sont, et de loin, la première source d’émission de gaz à effet de serre en France (30 %). « La voiture individuelle en représente la moitié. C’est donc un challenge de diminuer les émissions dans ce secteur. »
Comment ? « La première voie, c’est d’éviter de se déplacer tout simplement. Mais s’il le faut, il est mieux d’utiliser un mode de déplacement complètement décarboné comme la marche ou le vélo, ou des déplacements bas carbone comme les transports en commun. Tout transport en commun est moins polluant que le transport individuel. »

Des vacances décarbonées

Les nouveaux transports en commun mis en service en Essonne ou en projet - le tram-train T12, le bus 100 % électrique Tzen 4, le tramway T7, les RER Nouvelle Génération, les Cars Express Régionaux, les futures lignes de métro du Grand Paris Express… - sont donc bien une des solutions pour limiter notre empreinte carbone. « Le défi, c’est d’atténuer le réchauffement voire de stabiliser la température en agissant sur tous les secteurs : les transports, mais aussi la rénovation des bâtiments, l’agriculture, l’industrie et la transformation d’énergie. De manière transverse, cela passe par la sobriété, en réduisant notre demande. » Par exemple, en partant en vacances en transports en commun, voire décarbonés avec ses jambes et son vélo !

* Ainsi qu’au Laboratoire HydroSciences Montpellier (HSM).
** Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.