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Le petit goût sucré de l'Essonne

Publiée le : , dernière mise à jour : 26.04.2017

En reprenant l'entreprise Kubli de Morangis il y a sept ans, Gilles Duault s'est lancé un défi. Celui de redresser l'un des derniers confiseurs spécialisés dans le bonbon en sucre cuit. Pari réussi. Aujourd'hui les commandes affluent et l'atelier exporte jusqu'en Asie. 

À Morangis, rue Gustave Eiffel, flotte une odeur sucrée qui pourrait bien vous replonger en enfance. Au cœur de la zone d’activité, entre les entrepôts et les camions, se niche un des derniers artisans du bonbon traditionnel, la confiserie Kubli. C’est en 1973 que la famille Kubli s’implante dans ce coin de l’Essonne, après avoir quitté un 13e arrondissement de Paris en pleine mutation. Elle y mènera son activité jusqu’au rachat de l’atelier par Gilles Duault il y a 7 ans.

"Au tournant de la cinquantaine, je voulais me stabiliser professionnellement et me rendre utile en reprenant une affaire", explique cet ancien cadre commercial de l’alimentaire. Après une formation spécifique, il visite plus de 200 entreprises dans l’hexagone et tombe sur Kubli. "Avec ses vieilles cuves en cuivre, ses moules en bronze et ses machines du début du XXe siècle, l’atelier m’a tout de suite séduit".

La formule Duault

Pourtant à l’époque, le chiffre d’affaire de l’entreprise ne cesse de reculer. Qu'importe ! Gilles Duault lance de nouveaux produits, valorise le savoir-faire de la marque, part en quête de nouveaux clients et redonne confiance à l’équipe. De leur côté, investisseurs et fournisseurs sont rassurés. Résultat, les comptes retrouvent progressivement des couleurs et Kubli devrait enregistrer cette année 3 millions d’euros de chiffre d’affaire. Le dirigeant n’a d’ailleurs pas hésité à embellir son atelier en lançant la construction d’une boutique d’usine qui accueillera bientôt le public dans une ambiance 1900, "comme aux débuts de la marque".

Aujourd’hui, l’entreprise emploie une trentaine d’Essonniens et produit 680 tonnes de bonbons par an. Une échelle artisanale précieuse pour Gilles Duault puisqu’elle offre une grande souplesse de fabrication et permet de répondre au mieux aux demandes d’un marché relativement étroit.

Succès international

Berlingots, garnitures pour les chocolatiers, pastilles au miel... Kubli s’est refait un nom dans le petit monde du bonbon en sucre cuit. "Les gens reviennent aux choses simples et nos produits, sans arômes ou colorants artificiels, en font partie. Nous sommes de plus reconnus pour nos savoir-faire. Ils nous ont d’ailleurs valu le label d’entreprise du patrimoine vivant*", souligne fièrement Gilles Duault.

C’est pourquoi vous retrouverez ses confiseries aussi bien sur les aires d’autoroute que sur les étals d’épiceries fines prestigieuses ou sous les emballages de grands confiseurs. Kubli exporte aussi 30 % de sa production. "Nous distribuons en Europe et aux USA, mais c’est surtout en Asie que nous faisons un carton. L’image de marque de Paris y est pour beaucoup, mais aussi la réputation de qualité et de sécurité des produits alimentaires français. Et puis vu de là-bas, la violette ou la verveine, c’est exotique !".

* Label attribué par le ministère de l'Economie et des Finances pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.