Innovation

La micro-tasse qui dépolluait les eaux usées

Publiée le : , dernière mise à jour : 05.07.2017

Il y a 5 ans, Fabrice Grenard était consultant auprès des collectivités territoriales, spécialiste de la dépollution des eaux. Avec trois personnes de son réseau, il a alors l’idée d’adapter une molécule, habituellement utilisée en pharmacie, pour capter les micropolluants des eaux usées. Biostart était née.

 

Quel est le créneau de Biostart ?

Nous proposons aux professionnels de l’épuration de l’eau et aux industries polluantes d’éliminer des micropolluants contenus dans les eaux usées, avant leur rejet dans le milieu naturel. Notre produit capte les métaux lourds, les perturbateurs endocriniens, les phtalates, les PCB (molécules cancérogènes auparavant utilisées comme isolants dans le domaine de l’électricité par exemple) ou encore les résidus médicamenteux. Nous nous focalisons dans un premier temps sur les 40 micropolluants les plus nocifs pour l’environnement identifiés par l’Union européenne.

Sur quelle technologie vous basez vous ?

Nous proposons de faire passer l’eau sur une sorte de sable dont les grains sont en réalité une molécule 100% naturelle capable de piéger les micropolluants. Il s’agit d’un polymère composé d’amidon et d’acide citrique, utilisé en pharmacie pour conduire un médicament sur sa cible (cyclodextrine). On peut le comparer à une tasse dont on fait varier la circonférence de l’ouverture en fonction de la famille de polluants que l’on souhaite capter. Actuellement nous disposons de quatre versions de notre polymère que nous avons élaborées avec notre partenaire industriel et la faculté de pharmacie de l’université Paris-Sud (Châtenay-Malabry). Cette molécule a de plus l’avantage d’être réutilisable et sans surcoût par rapport aux méthodes concurrentes. C’est une technologie dont nous sommes propriétaires et que nous avons brevetée dans le monde entier.

Comment le prix Genopole Young Biotech Award vous aide-t-il dans le développement de Biostart ?

Le Genopole Young Biotech Award est un véritable booster pour nous. Une partie des 100 000 euros du prix vient gonfler notre capital (30k€) tandis que le reste (70k€) nous est reversé en prestations de service. C’est très précieux pour une startup en pleine croissance comme la nôtre. Genopole nous héberge par exemple gratuitement pendant 6 mois, ce qui nous donne accès aux plateaux techniques du 1er biocluster français, et nous fait profiter de sa renommée. Mais nous bénéficions également des services d’un référent qui nous accompagne dans la recherche de financements, nous conseille ou réalise des études pour nous.

Quelles sont les prochaines étapes pour Biostart ?

Nous nous apprêtons à tester notre polymère en conditions réelles dans une station d’épuration francilienne. Nous sommes par ailleurs en pleine levée de fonds. Grâce à elle nous continuerons à améliorer notre molécule via notre R&D et surtout nous pourrons la commercialiser dès le premier semestre 2018. De plus, si tout va bien, nous aurons construit notre propre usine de production d’ici trois ans – de préférence en Essonne - et embauché une trentaine de personnes. Nous serons alors parés à conquérir les marchés européens et américains de la dépollution de l’eau. À plus long terme, nous devrions adapter notre technologie à la dépollution des sols et de l’air.

 

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