Culture

L'Essonne en Auteurs, un autre regard sur le territoire

Publiée le : , dernière mise à jour : 12.07.2017

Professeur de lettres, Emmanuel Couly est aussi président de l’association "Une Ville, des Livres". Lorsqu’il n’est pas au lycée, il interviewe un écrivain dans un lieu essonnien ou francilien faisant écho à son œuvre. Dotée d’une équipe de professionnels, son émission "L’Essonne en Auteurs" n’a pas à rougir des classiques du genre.

Comment ont débuté vos aventures audiovisuelles ?

Tout a commencé au lycée Robert Doisneau de Corbeil-Essonnes au milieu des années 2000. Je souhaitais initier mes élèves à la littérature étrangère et j’ai monté avec eux un projet associant un livre à une ville du monde : "Une Ville, des Livres". L’opération a été un succès et nous a menés aux quatre coins du globe. Pour alléger la logistique liée à ces voyages, j’ai créé l’association que je préside actuellement. Ayant sillonné les lycées de l’Essonne au gré de mes différents postes, j’ai transposé le concept initial à ce département que je connaissais bien et transformé cela en vidéo. C’était en 2011. L’émission "L’Essonne en Auteurs" était née. Aujourd’hui, nous élargissons notre champ d’action à l’ensemble de l’Île-de-France.

Vous vous êtes entouré d’une équipe et de moyens professionnels…

Oui, mais ça n’a pas toujours été le cas. C’est amusant de repenser à nos débuts artisanaux. Je me vois encore avec ma caméra grand public, persuadé que son logo HD était un gage de qualité. Lorsque Télessonne – qui nous a diffusés un temps – m’a fait ses premiers retours, ça a été la douche froide. Mais ces avis de professionnels m’ont permis de mûrir le projet. Un des chefs opérateurs de la chaîne, amusé d’accéder à des lieux et des invités insolites, a accepté de travailler avec moi. Idem pour notre assistant réalisateur, ancien élève du lycée Georges Brassens de Courcouronnes et désormais étudiant en audiovisuel. Un photographe nous a également rejoints. Petit à petit, je me suis entouré d’une équipe de professionnels 100% essonnienne, avec du matériel digne de ce nom.

Comment choisissez-vous les lieux et les auteurs que vous mettez en avant ?

Il existe une multitude de sites incroyables à filmer et d’écrivains talentueux à y associer. Du coup, tout dépend de l’actualité littéraire pour laquelle je réalise une veille active. Histoire, variétés, technique... hormis la politique, tout est permis.Nous avons par exemple tourné au Château du Marais, perle architecturale du 18e siècle ayant accueilli de grands noms de la diplomatie, suite à la parution du livre "Dans les archives secrètes du Quai d’Orsay" d’Emmanuel de Waresquiel. Nous avons également réalisé une émission avec l’historienne Mona Ozouf, spécialiste renommée de la Révolution française. Les archives départementales nous ont ouvert leurs portes à Chamarande et lui ont présenté des cahiers de doléances de l’époque. C’était très émouvant pour elle et magnifique pour nous. L’un de nos prochains numéros aura quant à lui lieu au moulin de Dannemois - résidence de Claude François – pour faire écho à la parution d’un livre sur les maîtres de la variété française des années 70, Gilbert et Maritie Carpentier.

À qui s’adressent vos émissions ?

De par leur format et leurs sujets, elles s’adressent à un public varié mais exigeant. C’est pourquoi je mets un point d’honneur à lire intégralement les livres que je choisis et prépare méticuleusement mes interviews. À mon sens, ce sont des œuvres qui constituent la mémoire d’un lieu à un instant donné et nous en transmettons d’ailleurs certaines à l’Académie française.

Où peut-on les visionner ?

Sur les réseaux sociaux et notre chaine Youtube. Notre audience est en constante augmentation - 30 000 vues à ce jour - et nous octroie une certaine visibilité dans le milieu de l’édition. À tel point que nous avons reçu des auteurs prestigieux comme Jean d’Ormesson. Nous avons aussi pu accéder à des sites exceptionnels tels que la Chambre du roi du château de Versailles. Le même jour que Stéphane Bern et son "Secret d’histoire". Il a bien fallu qu’il attende la fin de notre plateau pour commencer son travail. Mémorable !

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